Stimulations cognitives par l’activité physique adaptée : que peut-on en dire ?

Stimulations cognitives et l’activité physique : ce que l’on sait ?

La pratique régulière d’une activité physique (d’intensité modérée) peut réduire l’apparition de certaines pathologies : l’obésité, le cancer du côlon et du sein, le diabète, l’ostéoporose et les maladies cardiovasculaires.

Les travaux plus récents sur la santé mentale (ACT, CSHA, FINE, MoVIES) s’accordent pour montrer une corrélation positive :

• Entre le niveau d’activité physique et la santé cérébrale (volume cérébral, activation d’aires cérébrales…)
• Entre le niveau d’activité physique et les performances cognitives (vitesse des réponses à l’information reçue…)

Donc oui ! Faire du sport impacte le cerveau et la sphère cognitive des séniors et des plus jeunes !

De même que l’entrainement cérébral…

Mieux comprendre l’impact du sport sur la cognition

• Très simplement l’activité physique augmente le débit sanguin cérébral régional dans certaines aires corticales ; et ceci entraine l’apparition de nouveaux capillaires cérébraux (angiogenèse).

• L’ augmentation de la plasticité synaptique a été prouvée chez l’animal ; en fait sous l’effet de nouvelles expériences d’apprentissage, le réseau de connectivité cérébral va renforcer son efficacité (synaptogenèse).

Pour résumer, « plus on bouge… plus on est connecté ! ».

• L’ augmentation de la neurogenèse (oui, je sais je n’y peux rien… il y a de la genèse partout !) donnent lieu à des nouveaux neurones qui s’intègrent de façon fonctionnelle (ils sont OP !).

D’ailleurs les travaux d’Erickson et al. ont montré qu’un programme d’activités physiques aérobie de 6 mois augmentait l’hippocampe de 2%

Vous savez… hippocampe… ? Le petit cheval de mer… mais non le centre de mémoire bien sûr !

• Et les catécholamines alors ? L’exercice physique les augmente par la voie dopaminergique… quand on sait que le vieillissement normal s’accompagne naturellement d’une diminution de ces neurotransmetteurs, autant les suppléer par le sport !

Donc on se shoote ?

Mais non… on augmente simplement notre plasticité cérébrale.

Alors comment pratiquer ce sport “bienfaiteur” ?

Plusieurs articles ont déjà abordé cette thématique que ce soit l’ aquathlon, la pirogue… et même le défi de l’organisation avec « la vie est belle avec du sport dedans ».

Aujourd’hui on laisse la parole à Gauthier LÉOPOLD, enseignant en activités physiques adaptées (EAPA).

Cet animateur développe en partenariat avec l’ association Cœur et Santé de la Martinique, un concept d’activités physiques en prévention de troubles cognitifs mais aussi pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

S.C.A.P.A.M., les « Stimulations Cognitives par l’Activité Physique Adaptée Mémoire »

Concept innovant, cette activité ludique permet de créer un lien social avec l’extérieur, de développer des capacités physiques et cognitives, de rester actif, et d’entretenir la bonne santé du cerveau. Gauthier décrit « cette mémoire comme un muscle qu’il va stimuler à travers des activités adaptées ». « Avec un plaisir dans la durée ! ».

L’ objectif n’étant pas ici de performer, mais plutôt d’accompagner la personne dans une pratique physique répétitive axée sur la mémoire. Stimuler l’ensemble du système cognitif contribue à améliorer la concentration, l’attention, la coordination et mobiliser la mémoire dite procédurale.

Les participants “communiquent entre eux, discutent, s’amusent, ce qui génère chez eux un véritable enthousiasme“.

Gauthier module avec les participants un programme adapté à leurs capacités physiques et leur état psychologique. L’activité se pratique en petit comité avec l’aidant familial s’il existe. Le professionnel assure un suivi individuel.

Comment sont recrutés les participants ?

S’il s’agit de patients atteints d’un processus neurodégénératif, le recrutement s’effectue par l’unité neurocognitive à l’hôpital Mangot Vulcin, qui après une évaluation et des tests neuropsychologiques situera le stade de la maladie.

S’il s’agit d’un mode préventif, l’unité également pourra les adresser au SCAPAM.

Ensuite l’EAPA rencontre le futur participant, évalue ses capacités physiques et forme les groupes homogènes. Il se renseigne également auprès de l’aidant qui représente un maillon important dans la prise en charge globale.

A quoi ressemble une séance ?

La séance habituelle regroupe au maximum 5 participants et 5 aidants. Elle dure 1 heure deux fois par semaine : la régularité prime pour entretenir la mémoire ! Et le jeu fait partie également du concept.

Soit :

• Un échauffement adapté pour l’éveil des capacités physiques.
• Des petits enchaînements pour développer la concentration et la coordination.
• Des supports de mémorisation
• Différents ateliers mis en place en binôme avec l’aidant familial.
• Des exercices de mémoire visuelle et de mémoire spatiale.

Fiche pratique SCAPAM / Y aller ?

Lundi 16h45-17h45 / Jeudi 16h45-17h45 au stade de Dillon

Mardi 17h-18h / Vendredi 16h-17h à l’Institut Martiniquais du Sport

Mercredi 17h-18h / Vendredi 17h-18h à l’Institut Martiniquais du Sport

Pour plus d’informations, contactez : Gauthier LÉOPOLD au 0696 69 01 10

Texte écrit par Magali DUPONT ; revisité par Dr Chatot – Henry C.

Source : https://www.cairn.info/revue-de-neuropsychologie-2011-4-page-207.htm