Maladie d’Alzheimer, nouvelle ère dans le traitement de la maladie d’Alzheimer ?
Trois nouveaux traitements pour la maladie d’Alzheimer ont vu le jour cette année en essai aux USA. La nouveauté de ces traitements est l’impact concomitant d’un ralentissement du déclin cognitif aux effets visibles dans le cerveau à l’imagerie.
Les molécules de nouvelle génération (Aducanumab, Lecanemab, et le Donanemab) sont 3 anticorps monoclonaux administrés par voie intraveineuse toutes les 2 semaines.
Ces traitements ont le même objectif : détruire les protéines Béta-amyloïde et Tau, à l’origine possiblement de la maladie d’Alzheimer.
Par contre seuls, les lecanemab, et Donanemab, permettent d’associer le recul des dépôts amyloïdes et le ralentissement du déclin clinique. De 35% pour ce dernier et de 40% d’amélioration sont notés pour la capacité à effectuer les activités de la vie quotidienne.
Cascade amyloïde, qu’est-ce que c’est ?
C’est une accumulation d’agrégats protéiques, qui serait nocive pour le cerveau avec une désorganisation cellulaire. Processus lent qui détruirait par des dépôts les neurones, eux-mêmes, matière première de la mémorisation.
Les protéines en cause (Béta-amyloïde et Tau) sont naturellement présentes dans le cerveau, mais leurs dépôts, pour une cause encore inconnue, entrainent chez certaines personnes (mais lesquelles ?) la mort neuronale. Et ceci bien avant les premiers symptômes de la maladie.
Progressivement et insidieusement, une atrophie (diminution de volume) cérébrale apparait correspondant à la perte des neurones atteints.
Impact du traitement ?
Pas de rémission encore en vue…
Retarder au maximum l’entrée dans une institution et favoriser l’autonomie en sont l’objectif. Limiter le déclin de la mémoire, préserver les fonctions exécutives (comme composer un numéro de téléphone…) et stabiliser les troubles du comportement sont déjà beaucoup de progrès dans l’évolution de la maladie d’Alzheimer.
Mais les études ont été faites sur une période de 18 mois. D’où l’inconnu de l’avenir ? Après ce délai, est-ce que l’effet se stabilise ou pas ? Nul ne le sait pour l’instant.
Effets secondaires importants
30% des malades ont eu des effets secondaires, appelés ARIA (anomalies d’imagerie liées à l’amyloïde), c’est-à-dire des œdèmes ou hémorragies du cerveau. 15% ont eu une atteinte sévère et 3 décès sont malheureusement rapportés. La cause est une réaction inflammatoire sous l’effet des anticorps.
Le coût est également à prendre en compte et avoisine les 24 300 € par an et par patient.
L’agence européenne du médicament doit donner son accord (ou non) pour le Lecanebab et le Donanemab, le 1er cité ayant été rejeté.
Et si acceptation, leur utilisation ne se fera pas avant 2025…
Espoir thérapeutique ?
Les patients inclus dans les essais étaient à des stades précoces de la maladie d’Alzheimer. Si vraiment la baisse d’environ 30% de la maladie se prolongeait sur les 5 ans (ce qui n’est qu’une hypothèse…), les patients pourraient espérer gagner une année d’autonomie supplémentaire.
Pour que l’effet sur la vie de tous les jours soit plus net, il faudrait commencer avant les 1ers symptômes.
Soit dès 45 ans !
Puisque les plaques délétères commencent à s’accumuler 20 à 30 ans avant les signes de démence…
De là, faire appel à l’Intelligence Artificielle et ses algorithmes : combiner l’âge, la présence de plaques amyloïdes, la génétique (gène APOE) et d’autres facteurs de risque pourront alors identifier de « futurs » patients.
Un changement d’angle pour la recherche ?
150 essais thérapeutiques sont en cours dans le monde. Grande question qui se pose et s’oppose au courant actuel. Est-ce que l’apparition des lésions (liées à la perte neuronale) ne serait pas la cause mais la conséquence ? Et donc cibler autrement par différents traitements ?
Autre idée du Pr Yves Agid, les nombreuses voies biochimiques de la cellule nerveuse malade sont altérées. D’où proposer une polychimiothérapie semble plus adéquate, qu’un traitement qui vise seulement l’élimination des plaques séniles. Comme une cellule cancéreuse… ayant plusieurs “destructeurs”.
En attendant, en l’absence aujourd’hui de traitement curatif de la maladie d’Alzheimer, la prévention « 3M » (manger, mobiliser, méninger) reste plus que d’actualités !
Source : Sciences et Avenir, la Recherche – N° 919 – Septembre 2023 – Alzheimer et Parkinson
Je remercie la team familyevasion pour cet article éclairant. Nous savons que cette maladie insidieuse nous guette tous mais le fait d’en prendre conscience et d’utiliser les 3 M est une approche positive et sage. 👏🏼
Merci Harold… La voie de nouveaux traitements s’ouvre, espérons le !
Merci pour l’article.
Ce traitement sera accessible à une catégorie de personnes dans la population mais c’est déjà un début.
En attendant, mettons en pratique les 3M.
Oui, pour un traitement qui amorce certainement un mieux pour la prise en charge dans sa globalité et pour un accompagnement… Un jour, ce sera un vaccin… un jour, cette maladie sera loin derrière nous… en attendant, faire ce que l’on peut, en plongeant dans la prévention, comme tu l’écris !
Article super intéressant et porteur d’espoir, surtout pour 2025, croisons les doigts.
La route semble longue encore… mais l’espoir est là en effet.
Merci Carolle😊
De rien Frédérique, en espérant apporter un peu de clarté dans la prise en charge à venir…
Ta conférence était excellente et interactive, nous avons beaucoup aimé.
Explication simple et technique très appréciée par tous.
J’ai tout fait pour être là.
Merci de m’avoir rafraîchi la mémoire !