Morne Cabri…
Aujourd’hui parcours de santé, Morne Cabri accueille beaucoup de promeneurs ou sportifs en vue d’un programme santé déterminé.
Pourtant l’héritage historique de cet ancien ilet est méconnu …
Base nautique pour les plus jeunes, réserve de crabes pour le matoutou de Pâques, mais aussi plan de chasse dans la baie de Génipa.
Le parcours de 1 700 m, quant à lui, serpente en allées faites de différentes essences, dont de nombreux ficus (citrifolia ou figuier maudit). Le morne doit son nom aux cabris sauvages, qui autrefois y gambadaient allégrement.
Sur le chemin de l’Histoire…
Pour regagner, l’espace de plus de 3 hectares, les sources chaudes nous rappellent par quelques bulles aérées leur existence près de l’ancienne voie ferrée (aujourd’hui bitumée). La couleur ocre est expliquée par les dépôts ferriques de la terre.
Ce jour à peine visible… hier elles participaient aux jeux d’enfants.
Daniel me rappelait comment il récupérait les oeufs de poules (alors très nombreuses sur le site) pour les manger après les avoir cuits dans un petit panier en grillage. « Pas plus de 5 minutes, précise-t-il, car l’eau en ce temps était très chaude ». Je veux bien le croire, car un forage pratiqué en 1969 avait atteint un réservoir de 93 ° !
Mangrove, palétuviers, baie de Génipa
Morne Cabri, dans la zone industrielle du Lamentin, est cerné par la baie de Fort-de-France (Génipa) et la mangrove ; écosystème singulier et fragile entre « ciel, mer et terre ».
Les 4 types de palétuviers existants (rouge, gris, blanc et noir) – par un parc naturel de 1200 hectares – rejoignent la commune de Ducos. Ces arbres sont les seuls à vivre dans l’eau salée (au gré des marées), en éliminant le sel et en ayant des racines aériennes.
Les parents de Daniel et bien d’autres, m’explique-t-il, avaient remarqué les vertus de ces eaux salines… en effet, la conjonctivite guérissait bien plus rapidement après un bain dans la baie nommée… d’ici à inviter nos enfants à se baigner plutôt qu’à consulter !
Mur que chantes – tu ?
Les racines chantent les louanges. Celles-ci – à force de travail et remaniement – montrent des pierres imbriquées… en « appuis, accotoirs, adossements, arcs-boutants »… et j’en passe (tant les lianes les tourmentent)… pour nous suggérer l’histoire ancienne des pierres.
En effet, les ruines visibles au Morne Cabri en suggèrent l’origine par leur couleur ocre-rouge. Leur péripétie retrace la traversée des bateaux depuis Brest, Nantes, Bordeaux ou Dunkerque… Ces embarcations partaient « calles vides ». Afin de les lester pour la voie maritime, des roches étaient entreposées puis jetées par-dessus bord aux alentours du Morne Cabri, fin du convoyage. Récupérées par les travailleurs, ces roches devenaient pierres angulaires des bâtiments encore apparents de nos jours.
Le four à chaud, encore visible sur les lieux, permettait bien des actions… de l’assainissement, à l’aseptisation, à l’œuvre architecturale… mais il s’agit d’une autre histoire !
Texte écrit en collaboration avec Daniel Lafrontière.
L’équipe de Familyevasion vous invite à parcourir un autre article du patrimoine martiniquais.
après de longs voyages autour du monde, j’ apprécie aujourd’hui que tu fasse redécouvrir aux martiniquais leur environnement car tout en le côtoyant tous les jours on finit par ne plus le voir,même l’oublier merci pour ça
Hey ! Super sympa de lire ces mots qui nous encourage ! je te remercie pleinement et espère continuer dans cette direction aussi… il y a tant de choses à raconter ! A bientôt pour un autre partage !
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Super Caro, merci.
À faire je ne connais pas 🤩
Au top, si découverte il y a !
Merci pour le partage 👍
Super, c’est le plaisir de partager !
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