Rennes…
Ville d’histoire, Rennes regorge de détails et susurre l’évolution du Temps au gré des pavés…
Aussi à travers quelques vues “rapprochées”, nous entrons dans le chemin du patrimoine médiéval et classique.
Vous nous suivez ?
Pan de bois et fenêtres, que dites – vous ?
Le colombage ou pan de bois habille une maison du Moyen Âge de façon remarquable par son esthétisme.
Depuis l’Antiquité, ce modèle de construction persiste dans de nombreux endroits en France. Près de 300 maisons à Rennes…
Poteaux (verticaux), sablières (horizontales) et écharpes (obliques) donnent lieu à ce bel entrecroisement des formes.
Le hourdage de briques ou de torchis comble les espaces afin de maintenir l’ossature.
Rues des Dames, du Chapitre, de Vasselot, de la Psallette… sont des ruelles étroites à remonter le temps où nombre de figures nous interpellent. Silence… le bois est bel et bien ce matériau d’architecture noble et fier qui exprime son histoire.
En ce temps-là…
La double décoration qui surplombe les 4 fenêtres, signe la Renaissance. L’ or et bleu sont le propre des maisons bourgeoises en rappel aux couleurs religieuses.
Les conséquences d’un incendie…
Tout ce décor a eu tendance à disparaître par une loi imposant aux propriétaires de recouvrir ces matériaux par du crépis pour limiter les incendies propices dans ces lieux.
Le terrible incendie de 1720 a dévasté 40 % de la ville et reste ancré dans le passé rennais. Lourd de conséquences, il a été aussi un support de moins plaisants commentaires… « A Rennes, rien ne prend, sauf le feu », phrase du 1er archevêque de la ville pour symboliser l’immobilisme de la ville.
Le chemin de reconstruction a été long (1726 à 1754)…
En 2018, Rennes a été élue meilleure métropole « où il fait bon vivre et travailler » selon l’enquête de l’Express. Quelle réponse (et la plus belle !) à nos prédécesseurs !
Le bestiaire de la Chapelle Saint-Yves
Restaurée, elle abrite aujourd’hui une exposition permanente « Rennes, ville d’Art et d’histoire ». On remarque en ornement de nombreux animaux (comme un lapin…) pour respecter l’idée du bestiaire du Moyen Âge.
Ancien office hospitalier, la forme rectangulaire de la nef, la porte en arc cintré, les voutes et sablières témoignent de sa construction en 1494.
Son emplacement, proche de la Vilaine, est dû à sa première fonction, où lavage de linge et déversement des eaux sales imposaient cette proximité.
Elle a survécu alors que l’hôpital lui-même disparaissait en 1860 pour permettre l’alignement des quais.
Portes mordelaises et son blason
Le nom étant lié à la ville voisine, Mordelles, deux portes (une charretière, l’autre piétonne) permettaient l’entrée de la population mais aussi sa protection grâce à son pont-levis et à sa herse.
Les mâchicoulis complétaient alors les parades défensives du haut d’une tour comme l’exerçaient les guerriers de l’époque.
Seule porte fortifiée de la ville, des fouilles archéologiques ont eu lieu en 2015 à ses abords.
Un projet de circuit touristique longeant les douves est ainsi prévu (anciennes fortifications gallo-romaines du IIIème siècle). On y voit encore un blason d’époque des ducs de Montfort. Des barbacanes restent visibles : étroites fentes verticales dans le mur de la forteresse.
Le fronton de la Cathédrale Saint-Pierre
Cathédrale catholique romaine, elle en impose avec ses deux tours de 47 mètres chacune. En 1490, l’édifice s’effondre et sera remplacé par le bâtiment actuel en granit. 22 colonnes miment alors la solidité du nouveau monument…
De style classique (compositions symétriques et décor sobre), afin de magnifier la gloire de Louis XIV (rayons du soleil), le fronton actuel représente les armes du monarque. Et non les emblèmes de l’église !
Epargnée par l’incendie de 1720, elle est actuellement le siège de de l’archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo.
Parlement de Bretagne et ses signes de justice
Assemblée constituée dès le XIIIème siècle, par les souverains ducs de Bretagne, sa création finale a lieu en 1554 par l’Edit de Fontainebleau. 1532 marque l’union de la Bretagne à la France alors que 1789 voit la dissolution de l’assemblée du Parlement et donc une dernière séance… Le “N” de Napoléon apparaitra…
Différents ornements illustrent les combats de pouvoir passés : chambre de la Tournelle, des Requêtes et la Grande Chambre… Date importante, 1493, premières remontrances destinées au roi Charles VIII… alors qu’en 1552, les états de Bretagne exigent des pouvoirs égaux à ceux du Parlement de Paris.
Contrairement aux autres pays d’état, la Bretagne n’a jamais payé tailles, aides ou gabelles. Bretons… peuple libre qui ne versera aucun impôt au royaume jusqu’en 1717.
Des toiles allégoriques, des plafonds embellis et des boisures décorées racontent ainsi leur témoignage sous l’œil et le bien-fondé de la justice. Restauré après l’incendie de 1994, alors qu’il avait échappé à celui de 1720, il est un rare lieu en France où justice (cour d’appel) et visites touristiques sont possibles.
Les Halles des Lices, une histoire de combats
Lieu de foire, de combat, de commerce, la place accueille aujourd’hui le plus grand marché alimentaire de France.
Célèbre par la légende de Bertrand du Guesclin avec sa première joute équestre, les deux combattants alors « entraient en lices » ; En 1622, le marché est établi, pour limiter une épidémie de peste, hors des murs de la ville. De nombreux hôtels bordaient la place où des signes de bourgeoisie stigmatisent les jolies demeures.
Ce jour, la modernité se lit sur la structure légère, aérienne et vitrifiée des Halles des Lices… Autrefois champ clos, d’où le mot « lices » utilisé… En 1337, lors du mariage de Jeanne de Penthièvre, héritière de Bretagne, avec Charles de Blois (neveu du roi de France Philippe VI), le jeune Du Guesclin, 16 ans, se distingua parmi tous les guerriers…
Une longue et tumultueuse histoire de Bretagne débutait !
Texte relu et corrigé par Gilles Brohan, animateur de l’architecture et patrimoine, responsable du service Rennes, métropole d’art et d’histoire, office du tourisme.
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