Chaussures à ses pieds à Sainte-Marie
Les pieds sont bichonnés dans cette commune !
Depuis nanni-nannan le cordonnier de la commune, Guy Germany s’évertue à chausser tous les pieds, des plus petits… aux plus grands, des samaritains… aux métropolitains.
Avec précision, mètre à la main, il excelle dans la prise des mesures pour habiller le « cœur sous le pied ».
L’emplacement de la boutique est le même depuis 1800. La profession est embrassée par Guy depuis 1989, mais il est « né sur la jambe d’une piqueuse » comme il aime dire ; En effet, ses parents travaillaient dans la tannerie de Saint-Jacques et lui ont bien transmis cette « fibre manuelle ».
Déjà il perçait ou grattait le cuir dès sa plus tendre enfance, sous le regard paternel.
Mais m’apprend-t-il, après lui, le métier ne sera plus…
Unique sur le territoire !
Des 15 cordonniers, aujourd’hui il est le seul à ouvrir boutique à Sainte-Marie et le seul sur le territoire à travailler entièrement le cuir. Il conseille bien sûr le caoutchouc pour la semelle mais le reste, en cuir, finalise le modèle souhaité. Le mieux est d’apporter sa propre référence et le soulier sera à l’identique.
En 1 à 3 heures, une paire de sandales ou de chaussures sera créé avec dextérité et minutie.
Et si la commande se fait parfois attendre, c’est tout simplement dû à la longue liste de clients. Pour preuve, Guy n’a jamais pris de congés depuis sa prise de fonction, tant il est passionné… et occupé !
D’ailleurs, il n’hésite pas à livrer certains clients… les plus âgés ; dans toute l’île il prend la route et apporte alors bien plus qu’une paire de chaussures, tant sa bonne humeur est communicative.
Ajustement, réparation, montage
Le métier est complexe. Un va-et-vient s’opère entre la boutique où une ancienne table fait office de reposoir et l’atelier secondaire où 3 machines à coudre et 1 conformateur (« forme à briser ») achèvent le travail.
Mais la joie de Guy est aussi de me montrer une « machine à petits points » datant de plus d’un siècle. Même si elle n’est plus utilisée car les chaussures sont fabriquées avec de fausses trépointes, le plaisir de l’admirer est bien là !
Sans oublier le banc de finition, une grosse machine pour astiquer, poncer et finir une œuvre unique.
Ainsi selon la forme et la pointure, le galbage fera chaussures ajustées à nos pieds.
Expérience et savoir-faire
Le cordonnier est habilité à corriger une longueur de membres jusqu’à la confection d’une semelle de 2,5 cm. Également un pied diabétique, me rappelle Guy, demande une chaussure sans pointe pour ne pas blesser la peau fragilisée.
Aussi « un tranché qui coupe la première est donc nécessaire… ».
Mais je laisse à Guy son expertise, trop contente, d’avoir bientôt sandales à mes pieds !
Car s’il a le « cœur sur la main », il me précise en souriant qu’il y a bien un « cœur sous le pied ».
C’est bien le pied tout cela ! 😉
Fiche pratique “chaussures à ses pieds”
Adresse : cordonnerie – 85 rue Schoelcher, 97230 Sainte Marie (Martinique)
Horaire : ouvert que le matin, jusqu’à 12 heures, du lundi au samedi
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Super intéressant, merci Caro pour cet article.
Je ne connaissais pas ça vaut le détour.
Quelle dextérité a ce monsieur très consciencieux pour le bien être de ses clients.
Effectivement un gros 💗 sous ses 👣
Merci très sympa ce commentaire !
Pour Guy et son savoir-faire, unique sur le territoire.
A bientôt
Merveilleux avec toutes ces photos !
Merci Frantz, grâce à toi pour cette belle rencontre ; belle route… bien chaussé !
Merci pour ce partage. J’irai offrir à mes pieds un nouveau cœur afin qu’ils me fassent voyager.
La poésie des pieds te fera faire des kilomètres Odile, j’en suis sûre ! 😉
Merci Guy pour ce savoir faire…dommage que la transmission ne puisse se faire. De tout temps la chaussure a permis aux hommes et femmes de survivre (se déplacer pour aller chercher de quoi de subvenir à leurs besoins). Lorsque je vois une chaussure sur le bas côté de la route je m’imagine la vie de celui qui l’a conduite jusqu’à cet endroit. Merci la team pour cet acte de reconnaissance !
De la poésie pour une histoire de chaussure… Guy a de la chance avec ces followers qui nous enrichissent de leurs idées partagées !
Merci did 😉 !
Merci pour tous ces moments d’évasion. Moi j’irai bien voir ce cordonnier… j ai tout le temps mal aux pieds !
Merci pour ces moments de bonheur et ces trouvailles en toute simplicité.
Merci à toi et joli parcours à pied avec les nouvelles chaussures alors ! 😉
Merci pour ce partage qui met à l’honneur le savoir faire martiniquais et la passion d’un homme 🤗♥️
Merci à toi Christelle pour mettre à l’honneur les artisans du territoire, à bientôt !
Que dire ? Tout simplement je m’incline …
Cet article a réveillé tant de souvenirs en moi.
Le cordonnier dans mon enfance était : “UN MONSIEUR” Quelle commune n’avait pas son cordonnier!
Et on n’achetait pas pour le plaisir mais pour le besoin.
Seul le changement de pointure nous obligeait à acheter…
Quel noble métier ! Il faudra que j’aille voir un jour ce MONSIEUR ! Et j’ai bien dit MONSIEUR !
Merci, merci, merci Carolle !!!
Merci Marie pour autant d’émotions partagées !
Super pour la visite envisagée, Guy en sera enchantée. 😉
Très intéressant comme sujet, nous avons des talents cachés chez nous !
Moi qui pensais que les cordonniers fesaient que de la réparation…dans ce cas son atelier mérite une petite visite !
Par manque de reprise et d’apprentissage, ce beau métier risque de disparaître malheureusement !
Merci Nadia, en effet la tradition se perd peu à peu en chaque chose, en chaque geste…
La joie d’avoir couvert ce sujet avant la disparition de ce savoir-faire !
Voilà une sortie à programmer avec mes petits-enfants prochainement !
Je connais le cordonnier de FDF qui résiste malgré la conjoncture mais je suis curieuse de visiter l’atelier de Guy, peut-être passerai-je commande🥴
Tu es géniale petite sœur 😘
Salue guy de ma part, il sera content d’avoir des nouvelles ! 😉
Excellent ❤️
Merci pour l’artisan !