Sénèque : 5 pensées pour débuter l’année !

Sénèque, homme de morale au travers des siècles

Né à Cordoue, dans le sud de l’Espagne, Sénèque est un philosophe de l’école stoïcienne, un dramaturge et un homme d’État romain du Iᵉʳ siècle. Vingt siècles plus tard, sa philosophie sillonne encore nos chemins comme le fil d’Ariane en plein labyrinthe.

Célèbre, il enseigne à vaincre les craintes et les passions pour obtenir la paix de l’âme. Ses sentences et préceptes de vie ont beaucoup inspiré les penseurs occidentaux, comme Montaigne.

Les fondements de la morale selon Sénèque reposent sur une action vertueuse, qui doit être une fin en soi, sans calcul intéressé. Par conséquent, le bien ne peut être voulu que pour soi sous peine de ne pas exister.

En cette fin d’année, faisons un petit tour dans sa réflexion stoïcienne. Ses leçons dans « De la vie heureuse » pourraient – elles s’appliquer à la vie du 21^ème siècle et illuminer nos temps modernes ?

Seul compte le temps présent…

« Remettre les choses à plus tard est le plus grand gâchis de notre vie » écrit Sénèque. Tergiverser à un moment donné, reporter à un instant T… est le chemin du possible mais en faire une habitude est préjudiciable.

Si remettre à plus tard devient une habitude de vie, appelée aussi procrastination, le temps passe… sans que nos projets, les plus bénéfiques, aboutissent. La coutume de l’habitude, ou la paresse d’après le stoïcien, mais aussi la peur de l’incertitude fait de nous des personnes qui ne concrétisent pas en actes la plupart de nos idées.

Aussi au fil du temps, attendre sert seulement à accumuler plus d’obstacles vers le but à atteindre.

Dans notre quotidien, cela reviendrait à éliminer la phrase « je le ferai demain… ».

Redéfinir la valeur du temps

Vivre le temps consciemment, avoir le sens de sa finitude, l’utiliser intelligemment pour garantir une vie pleine de sens, sans regret du temps perdu… est une autre pensée de l’orateur. Sénèque cite le gaspillage du temps comme « perdu à jamais » alors qu’il s’agit de « la seule chose, qui vaille la peine d’être gourmand ».

Sobre et frugal, sont l’antithèse du temps, qui se décline plutôt en laps précieux et riche… D’où une stratégie pour évaluer si telle ou telle chose mérite notre temps accordé ? Si ce n’est le cas, minimiser ou agrandir l’ouverture de la fenêtre par une durée adéquate.

La famille, les loisirs, le travail… des items à repenser ?

Réduire les pensées négatives

 « Une personne inquiète ne peut mener à bien aucune entreprise… ».

Dans notre monde actuel, les inquiétudes se multiplient, telles des vagues déferlantes sur le sable.      Le flux incessant de stimuli extérieurs nous force à ouvrir notre champ de réception au-delà de nos limites. Aussi fatigue, contrariété… apparaissent et limitent nos actions, nos engagements et même parfois nos motivations.

Les conflits sociaux, la chronophagie des écrans, la mondialisation de l’actualité… regorgent d’informations qu’il serait bon de filtrer pour baisser naturellement un seuil d’inquiétude souvent bafoué.

Alors se « débrancher » et trouver un ressourcement dans la Nature, par une activité dédiée : le sport, le jardinage ou même une simple balade seront les garants de la vitalité souhaitée.

De là à se remplir d’ondes positives… il n’y a qu’un pas !

Savoir dire non !

Si vous voulez profiter au maximum de votre temps, vous devez apprendre à dire « non » selon Sénèque. Pour choisir au mieux ce qui vous correspond et vous construit. Le plus souvent c’est être en accord avec ses propres valeurs pour être en synergie avec le bonheur.

Ainsi le « faire » pour les autres (alors qu’ils ne le font pas pour eux-mêmes…), répondre à des invitations, des engagements dénués de sens, répondre à un carcan sociétal… peuvent engendrer des états émotionnels qui nuisent à une santé mentale si précieuse.

Pour utiliser le temps, nous devons apprendre à fixer des limites.

D’ailleurs certaines de ces limites s’adressent à d’autres, qui utilisent notre temps, nous chargeant de responsabilités qui parfois ne nous appartiennent même pas.

Le bonheur n’est pas seulement l’objectif

« Il est inévitable que la vie soit non seulement très courte, mais aussi très malheureuse pour ceux qui acquièrent avec de grands efforts ce qu’ils doivent conserver avec encore plus d’efforts » a déclaré Sénèque.

Un objectif en amène toujours un autre et nous amène à penser que le bonheur est dans l’accomplissement de chacun d’eux, dans le résultat et non dans le chemin.

Réajuster nos attentes et à nous demander comment nous pouvons mener une vie plus épanouie « ici et maintenant » alors que nous courons vers des contrées toujours plus lointaines…

Car le plus souvent le chemin emprunté est plus valorisant que le but atteint, n’est – ce pas ? 😉

Meilleurs voeux pour 2023 !