Outil de travail, mémoire des mains
L’ outil de travail, autrefois usité dans les habitations, n’a pas de secrets pour Louri Ludovic, surnommé Dody. Ainsi me montre-t-il nombre d’objets, conservés à son domicile, datant d’une époque révolue mais bien ancrée dans notre présent.
Ainsi Dody ne cesse de témoigner de cette époque (1943 – 1974) où il a jeté son dévolu par la recherche d’empreintes reliées au passé (interview en fin d’article !).
Aujourd’hui riche d’une transmission livresque qui entérine ce lien…
Une véritable transmission envers les futures générations ! Pour le futur ? P. Morand n’écrivait – il pas en effet que « L’avenir n’est que la suite d’un dialogue entre le présent et le passé ».
Joug de bœuf, bois d’attelage
Cette pièce de bois permet au mieux d’exploiter la force de traction des animaux de champs, que sont les bœufs. 6 bœufs pour un 1er labourage et 4 alors quand la terre est dégradée.
Les mieux dressés (souvent les plus anciens) prennent la position de devant, nommée « la volée », les bœufs de derrière étant ceux de « la flèche ». « La volée » portait bien son nom, puisqu’en cas d’incident, on détachait rapidement l’attache pour porter une aide à un cabrouet embourbé par exemple.
Aussi, me raconte Dody, si les bœufs n’étaient pas assurés, un petit garçon (« garçon de flèche ») les accompagnait. Avec un surnom « pointe de chemise » symbolisant l’enfant à proximité de l’adulte dans la transmission d’un savoir-faire.
Mais la tâche majeure était menée par le cabrouetier qui dirigeait la charrette pour recevoir jusqu’à dix piles de canne ! A pied il menait l’attelage à l’épaule avec un aiguillon à la main, aidé également d’un garçon de cabrouet.
Moulin à manioc, 135 années d’histoire
Ce moulin est une réelle pièce de collection ayant appartenu à la grand-mère de Dody. Pièce en bois qui a eu sa dernière réparation en 1965. Fabriqué par le charpentier du coin (entendez par là, du quartier Sans Pareil), le moulin râpait à l’aide de la « grage », alors que celle-ci était tournée par deux personnes de part et d’autre de la roue.
La pulpe de manioc tombait alors dans un caisson, qui était raclée pour être entassée ensuite dans un sac de jute. Sous une presse de fortune, grâce à un levier entre racine et roche, une fois le jus extrait, la fécule était séchée sur une platine.
La platine n’est autre qu’une chaudière abimée, dont le fond plat repose sur 3 à 4 roches contenant le feu.
Le bât, outil de travail à dos de mulet
Dody, à l’aide d’un bâti, a fabriqué des centaines de bâts. Un outil de travail fort utile dans les habitations pour des mulets qui avaient alors une valeur marchande bien supérieure à celle des chevaux. Ceux – ci étant réservés à la classe argentée pour les loisirs principalement.
Le muletier prenait le relais du cabrouetier pour les zones difficiles d’accès.
Le couteau à charpentier donnait la forme arrondie à cet outil de travail, qui finalisé, couvrait le mulet ainsi bâté. Des morceaux de chèpi (tronc de bananiers), des feuilles de bananiers et des paillasses, comblaient la cambrure de la bête tout en la rafraichissant.
Le muletier guidait à pied la bête de somme du lieu de coupe de la canne jusqu’au wagon. Les piles en amont étaient déposées par les coupeurs et amarreuses.
La journée se finissait quand le wagon était rempli… par 50 piles de canne !
Memo’ Intellect d’un outil de travail
– Le mot « conjugal » est un dérivé de joug : un appel à partager, en couple, joies et peines.
– Le joug est différent de la bricole (traction légère) ou du harnais (cheval)
– Les premières traces de ce type d’attelage seraient en Mésopotamie et en Égypte entre 3500 Antéchrist et 3000 AC
– Pile : 25 paquets de 10 bouts de canne
– Wagon : 3,5 m de long X 2,60 m de large X 1 m de hauteur
– Cabrouetier : conducteur de cabrouet (charrette en Guadeloupe)
Très intéressant. Bel article pour découvrir et redécouvrir le mode de vie d’antan
Merci… en effet, nous retourner sur le passé, nous fait apprendre le présent.
A bientôt
Très intéressant. J ai pu voir dans la vidéo une horloge ainsi qu’une radio comme en possédait ma grand mère. Que de souvenirs. Merci pour ce reportage de qualité Mme la journaliste
Lol ; c’est vrai ! ma grand-mère aussi avait la même horloge ! Le temps nous fait voyager… merci à toi.
Très intéressant 😊👍🏽
Merci Nat, plaisir pour ce retour. En effet, on apprend par nos plus anciens qui aiment transmettre leur savoir… faire et être. A bientôt
Bravo. Merci à Family Évasion car je découvre plein de choses avec vous.
Article très intéressant.
Merci aussi à Dody.
Merci à toi pour ce retour porteur ! Nous aussi, heureux d’apprendre et de partager au fil des rencontres.
A bientôt
Merci à familyevasion. Et bravo bravo à M.Loury !
Merci à vous pour cet avis. Il est vrai que Mr Louri est à l’origine de cet article, avec nos remerciements associés.
👍🏿👍🏿
Merci Jean-Charles ; à quand la prochaine sortie bèlè ? 😉
Merci Carole…..
J’aime m’évader chez moi le temps d’un article…
De grosses bises et plein de pensées positives.
Just go on on this wave…. I kiff it!!!!
Merci Laeti ! Avec ce retour positif, tu nous donnes des ailes pour écrire… et pour voyager ! 😉
A bientôt
Bravo à l’équipe !!!
Merci Sarah ! Je transmets à la team ! 😉
Par le titre… j’étais loin de penser que ce n’était pas une simple présentation des « outils des habitations » mais bien toute l’histoire qui habitait les outils, les rendait vivant… car j’étais totalement en haleine pour lire la suite !
Cette magnifique vidéo de « Dody » introduite dans l’article l’enrichit encore davantage. Je vais de ce pas, le transmettre sur le site des randonneurs…
Bravo Carolle
Merci Christiane, ton avis sur le sujet et sa diffusion nous comblent. Prépare – toi ! un autre article avec Dody est en préparation… A bientôt alors ?
Bel article avec des photos magnifiques qui illustrent le texte
Merci pour ce retour et cette appréciation des photos ! 😉
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