TOMBER d’après Carlos Manuel Álvarez

Résumé du libre TOMBER

Dans un même espace restreint, d’un appartement d’un bloc cubain, une famille se décime jusqu’à “TOMBER”.

A petits feux, elle se désagrège sous nos yeux et même se piétine entre les murs dépeints. L’époque, la misère, le système… autant de paramètres qui font exploser insidieusement la représentation familiale.

Un clan de quatre individus.

Un père idéaliste communiste, une mère épileptique dépressive, une fille interrogative résignée, un fils revanchard rancunier… se donnent la voix, au fil des chapitres et à tour de rôles, cloisonnés dans leur face à face. Comme des scènettes, le rideau se lève sur chacun des protagonistes, où la plume de l’écrivain cisèle avec soin le portrait torturé. Quel que soit le personnage, celui-ci est prêt à basculer dans une folie identitaire, à se voiler la face d’une existence trop étriquée.

La politique, la privation, l’éducation parentale, toutes ces variables géopolitiques rasent le fil rouge d’un conditionnement humain, qui vole insidieusement en éclats. Aucun acteur des épisodes livresques, ne résistera d’ailleurs à la valse du “vase clos” orchestré par le régime totalitaire.

Intérêt du sujet

« Entre 1991 et 1994, à la suite de l’effondrement de l’URSS, le régime cubain se retrouve totalement isolé sur la scène internationale. Confrontés à une violente crise économique qui les prive de tout, les habitants de l’île vivent alors les heures les plus sombres de leur histoire récente. Qualifiée par les autorités de « Période spéciale en temps de paix », ces années demeurent pour beaucoup les plus dures de leur existence. » (Note du traducteur)

Alors que l’île cubaine est proche de la Martinique, son histoire voyage peu en dehors de ses frontières.

Ce livre socio-historique apporte une lumière de l’intérieur avec beaucoup de retenues, de métaphores et aussi d’allégories sur un sujet opaque.

Mon intérêt a été réel pour un document réaliste, même si les décors restent évasifs, nous ramenant peu sur les berges cubaines. Mais cela aussi en fait toute sa force rejoignant tous les combats et toutes les fissures sociétales, là où la démocratie n’existe plus.

Et le style, relevé à souhait, contourne des pensées imagées et tout aussi concrètes. Je fais allusion ici à la comparaison de l’Homme et d’un élevage de poulets… avec des mots si justes et si percutants.

Commentaires de Konfitur

TOMBER – 133 pages – traduit par Éric Reyes Roher

Édition Mémoire d’encrier – 6/6/2022

Quelques livres abordés dans ce blog

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La famille Martin de Davis Foenkinos