Séoul, capitale coréenne sensorielle ?
Comment raconter mon séjour à Séoul en 1 semaine … ? Alors qu’une foison d’articles et de guides la décrit si bien ! Grouillante, vrombissante, inspirante… des valeurs factitives tant médiatisées.
Aussi je me suis inspirée d’un de mes anciens articles … Pour partager un angle différent. Vous vous rappelez ? Les mémoires sensorielles.
Raconter cette semaine par l’émoustillement de nos 5 sens et aussi de notre mémoire émotionnelle, la plus persistante … est un challenge qui se relève, non ?
Qu’en dites-vous … et si on commençait par cette vue du 89ème étage ?

Oser Séoul, après Shanghai ?

A deux heures de vol de Shanghai, la capitale coréenne semble un peu “la Guadeloupe pour la Martinique”, si j’osais la comparaison… Et pourtant bien des choses diffèrent pour “ce pays du matin calme”, surnom de la Corée.
Cette destination était souhaitée depuis de nombreuses années. Cela … grâce à mes trois filles qui me baignaient dans une ambiance coréenne depuis leur tendre enfance !
Entre les mangas (il n’y a pas que le Japon …), les marmites savoureuses et les films langoureux… sans oublier le chanteur Psy et son inoubliable Gangnam Style.
Tout ou presque me précipitait vers cette contrée lointaine … qui me semblait encore inaccessible.

Alors… après Shanghai, un saut de puce … pour parcourir les rues de Séoul ne se refuse pas !
Et si vous saviez … le nombre de fois que j’ai prononcé “oh, c’est comme dans les films !” 😉

Mémoire visuelle la première sollicitée
Le Mont Nansam et sa N Séoul Tower … C’est elle que l’on remarque en premier dans la ville !
De jour comme de nuit, l’immense tour de télécommunications surplombe une mosaïque de toits, de temples ou de gratte-ciel colorés ou électrisés en nocturne.
Au loin, des montagnes verdoyantes encerclent la Séoul serpentine.

Construites en 1396 et longues de 18 km, les murailles dessinent encore le paysage alors qu’autrefois les gardes de la dynastie Joseon y allumaient des feux de protection ; Aujourd’hui les joggeurs s’y défient.
Que le temps passe et devient parfois plus serein … Portés par l’espoir de l’amour, les cadenas, eux, s’éternisent.
Séoul, un horizon espéré à deux ?

Les yeux continuent la prospection du jour … Ils sont ravis par le palais des rois Gyeongbokgung.
Des formes rectangulaires et symétriques, de couleur rose et vert, adoucissent les angles.
Des jeunes femmes déguisées s’y encadrent joyeusement …

Construite en 1395, la porte Gwanghwamun, me surprend par sa relève de gardes en costumes traditionnels. Puis immobiles comme des statues, que cinq siècles d histoire n’auraient pas gommé…
Barbe et moustache artificielle pour un habit d’apparat ? Clara aura cherché quelques réponses. En effet, les accessoires sont conformes à la période historique permettant l’immersion du visiteur…
C’est tout bon, j’ y étais ! 😉


À l’intérieur du palais, dans la cour principale, le pavillon Geunjeongjeon, où les rois recevaient leurs ministres, impressionne par son reflet dans l’eau, comme suspendu, lui aussi, hors du temps.

Pour compléter ce panorama visuel, je vous emmène au Pont Seoullo 7017. Deux dates qui le baptisent à savoir 1970 et 2017. C est un Sky garden urbain long de plus d’un km qui était autrefois une voie routière… Idéale pour décompresser et admirer Séoul d un autre angle.

Bien végétalisé puisque plus de 600 pots agrémentent le design et ce jour-là éclairé au loin par un festival international artificier !

Narines titillées à chaque coin de rue
Impossible de ne pas suivre le chemin de la gourmandise dans les rues piétonnes de Séoul…
Dans le quartier de Myeongdong, des avenues entières se referment la nuit et se destinent au plaisir du pèlerin “affamé”. Ainsi la street food bat son plein.
Loin d’être épargnée, la stimulation nasale fait remplir le palais.
De sucrés à salés, de doux à plus amers, d’aromatisés à plus subtils … Les encas se succèdent après le plaisir volatil des arômes.
Et même si la nourriture de rue reste “snackisée” ou “friturée”, elle se découvre avec délice et surtout curiosité. Sucré ou salé, le vendeur d’ailleurs ne répondra pas.
Donc … surprise !
La mémoire olfactive, puis gustative sera donc un excellent chemin pour remplir ce carnet de voyage sensoriel !
Le soju a aussi été testé pour la première fois dans une ambiance festive …
Une saveur délicate (presque anisée) qui ouvre l’appétit.



Même si parfois le testing du goût peut ressembler à un défi !
Je veux citer l’idée de sentir la marée … et l’odeur du poisson bien tenace au grand marché de Noryangjing … ;).
Mémoire auditive, les sons et les songs
Celle des rues commerçantes, des routes passantes et surtout celle du quartier des étudiants, Hongdae.
Si je vous dis que tout le quartier danse, je ne suis pas loin de la vérité ! A chacun sa chance, et beaucoup essaie devant un public attentif.
Séoul est une opportunité musicale longtemps représentée par la K-pop.
Gangnam en a fait une statue honorifique pour son chanteur fétiche. La foule se précipite pour décrocher la photo ou selfie à ramener in the pocket sur les airs de la célèbre chanson.

Au milieu de ce tourbillon urbain, clinquant de sonorités, s’installe le silence lors d’une séance bien orchestrée. Traditionnellement vert et grillé, le thé se choisit après réflexion et selon horaire de la journée.
Servi dans une céramique fine, le feuillage regorge de vertus pour tous les coréens friands de cette boisson.
Une parenthèse lenteur au milieu des turbulences de la vie … ?
La mémoire du toucher est-elle possible dans un voyage ?

Depuis la période in utero, cette mémoire s’enrichit au fil des expériences par le contact cutané.
Tissu des kimonos, bois sculpté ou pierre gravée, les supports alimentent la mémoire tactile au gré de la kinesthésie.
Dans Bukchon Hanok Village, chaque mur semble garder un secret. Les portes en bois usé, les pierres des ruelles, reflètent l’histoire centenaire sous les doigts.
Un peu plus loin, Insadong m’invite à manipuler le papier hanji, ce papier – que l’on reconnait bien – à base de mûrier. Presque la feutrine de notre enfance…



L’émotion n’est pas loin, prête à surgir lors d’une perception souvent inconsciente. Enfouie, sous la rapidité des stimuli enregistrés, elle fuse à fleur de peau par un épiderme toujours connecté.
Ainsi ces vibrations, dues au déplacement de la peau, sont transmises au cerveau par plusieurs relais de neurones.
D’où notre émotion – entre autres – par le toucher … du papier ou de la pierre.
Celle-ci s’est incarnée dans les champs et ponts de la DMZ. Les familles trahies, déchirées … dans cette zone démilitarisée qui forge deux pays pour une seule nation. Notre guide nous précisant qu’elle n’a jamais connue ses deux tantes, restées au Nord.
Paix fragile et histoire suspendue balayée par les vents du pouvoir. Celui-ci est palpable derrière une ligne fictive, alors que les empreintes des disparus “arborisent” une stèle.
Fiche pratique Séoul 1 semaine, carnet sensoriel de voyage

Mont Namsam
📍 Métro Myeong-dong (ligne 4), puis navette Namsan Sunhwan. Ou à pied (10 000 pas dans le viseur !)
🕓 : 10h–23h (dernière montée possible à 22h30).
💰 Prix : env. 16 000 ₩on pour le belvédère.
💡 Astuce : venir au coucher du soleil pour voir Séoul passer du jour à la nuit.
Marchés populaires, dont celui du poisson
💰 Prix : entre 2 000 et 6 000 ₩ par plat.
À ne pas manquer : le stand de mayak gimbap (mini rouleaux de riz addictifs).
Quartier Bukchon et Insadong
📍 Accès Bukchon : métro Anguk (ligne 3).
🎨 À faire : ateliers de calligraphie, céramique, ou fabrication de hanji. Le hanji tend à disparaitre comme vous vous en doutez… Nous avons trouvé qu’une seule boutique dans le quartier.
💰 Entrée libre (certains ateliers : env. 10 000–20 000 ₩).
💡 Astuce : y aller tôt (avant 10h) pour profiter du calme. C’est souvent “bondé”.

Hongdae ou quartier des étudiants
📍 métro Hongik University (ligne 2).
🎧 À voir : performances de rue dès 18h (vendredi/samedi).
🍹 Bars : Rolling Hall, Club NB2.
💡 Astuce : descendre la “Hongdae Walking Street” au coucher du soleil pour le plein de sons.
DMZ, ligne entre les “2 Corée”
📍 Accès : visites organisées (DMZ Tour depuis Séoul Station). 2 heures de route aller.
💰 Prix : 55 000–70 000 ₩ avec transport et guide.
⚠️ Documents : passeport obligatoire (contrôle au 1er point d’entrée). Aucune photo permise depuis l’observatoire.
💡 Astuce : réserver au moins 1 semaine à l’avance.









Originale et intéressante,ton approche par les 5 sens ! Cela donne envie de toucher et respirer…vos photos laissent paraître une vie moins contraignante qu à Shanghai ??quant au style Gangnam,je confesse mon ignorance ! On a hâte de voir le prochain reportage, plus pluvieux peut être 😉