Jacqueville, un pont qui change la ville
A 60 km à l’ouest d’Abidjan, Jacqueville est devenue prisée des abidjanais depuis sa facilité d’accès. Un pont a désenclavé cette cité balnéaire ; elle attire aussi bien la population autochtone le temps d’un week-end que les touristes pour la pêche.
La période coloniale a laissé quelques murs, près des plages, investis aujourd’hui par les maquis (petits restos) aux noms incitateurs. D’une vingtaine avant l’inauguration du pont, ils se sont multipliés – plus d’une centaine ! – pour satisfaire une nouvelle clientèle.
Et nous visitons l’une de ces bâtisses grâce à ses hôtes et DoudouCanada.
Jacqueville, ville de Philippe Yacé
Compagnon de lutte du président Félix Houphouët-Boigny et premier président de l’Assemblée Nationale (1960-1980), Philippe Yacé, a laissé son empreinte sur sa ville de naissance.
Instigateur de l’indépendance et fondateur de la République de la Côte d’Ivoire auprès de Félix Houphouet-Boigny et Alassane Ouattara (alors 1er ministre), il aura été un élément clef dans la construction de la nation ivoirienne.
Egalement en tant que chef spirituel des 3 “A” (Alladjan, Ahizis et Akouri).
Mort le 29 novembre 1998, une reconnaissance nationale a eu lieu pour cet ancien des “Eléphants” de la classe politique ivoirienne.
D’ailleurs le nouveau pont de Jacqueville – inauguré le 21 mars 2015 – a été baptisé Philippe Grégoire Yacé.
Alors que son mausolée surplombe un petit lac au sein du village, un banc de sable régale les enfants du quartier.
Une économie locale à redynamiser
Alors que le tourisme bat son plein et attire les différents investisseurs, l’économie locale retrouve quelques couleurs grâce à ses richesses naturelles.
Cocoteraies en bordure de route, l’huile de coprah (pressage à chaud) ou huile de coco (pressage à froid) est aussi bien utilisée pour la nourriture que pour la cosmétique.
La collecte de fruits de la plantation est suivie d’un processus bien établi : décorticage, lavage, broyage, séchage, pressage…
Les différentes étapes se succèdent pour ce produit huileux 100% naturel.
N’hésitez pas à flâner dans cette petite ville !
Elle se segmente en “courettes” où l’attiéké est décliné de façon ancestrale. Et roi par sa qualité remarquable.
En grande quantité, il rejoindra le marché local, mais en premier assurera le repas quotidien de la plupart des foyers ivoiriens. Le manioc sera le support de ce plat traditionnel, autrefois spécialité culinaire de quelques peuples lagunaires. Aujourd’hui sa consommation est si importante, qu’elle a imposé des usines pour sa fabrication.
Mais rien ne pourra suppléer les étapes artisanales de l’attiéké… Un savoir-faire transmis depuis des siècles !
Quel bel article ! Une destination qui donne envie d’en savoir plus. Ces pays d’Afrique ne sont pas des “top 3” en destination touristique mais réservent de si belles découvertes et richesses par la culture…
C’est vrai que nous n’avons pas rencontré beaucoup de touristes, pourtant la population est accueillante et des sites méritent un focus touristique en effet.
En effet, très bel article. Merci de m’avoir fait découvrir le plat traditionnel de cette ville ainsi que l’huile de coprah. Grâce à Family Evasion, nous pouvons parcourir des endroits magnifiques sur cette terre.
Encore merci.
Merci Jacqueline. L’attiéké à base de manioc me fait penser au couac (kwak ou semoule de manioc) de la Guyane, mais est plus fin et se cuisine différemment. Le gout est rehaussé par une sauce “claire” ou “graine”.
A bientôt
Coucou, merci pour ces voyages à travers les continents.
Cet article nous montre que nous ne sommes pas si différents, même si nous avons encore du mal à valoriser nos ressources – comme nous montre cet article – avec l’exploitation de la noix de coco.
En effet, nous avons retrouvé nombres d’essences communes aux deux régions pourtant si lointaines ; mais le climat quasi-identique (période chaude, saison des pluies..) a sélectionné une végétation similaire. La noix de coco a perdu de sa valeur (au détriment de l’huile de palme) il y a quelques années en Côte d’Ivoire mais retrouve ses lettres de noblesse grâce à la consommation locale mais aussi à l’exportation.
Coucou merci d’avoir évoqué l’histoire récente de la côte d’Ivoire !
Bonne poursuite du séjour ivoirien.
Juste un clin d’oeil pour ce pays indépendant récemment (1960). L’histoire est bien différente avant et après… 63 ethnies également différentes ont inscrit leur pas sur ces chemins de l’Histoire.
Regarde bien la recette pour nous en faire…
L’attiéké a de si nombreuses étapes de fabrication que je ne saurai le faire. Mais les sauces sont plus abordables 🙂
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