A l’origine, un poète et une rivière
La légende murmure …
Le poète Qu Yuan, figure de loyauté et de patriotisme, se jette dans une rivière en signe de désespoir.
Les bateaux dragons rappelleraient alors les habitants qui partirent ce jour-là à sa recherche.
Les maisons s’en souviennent encore, froissées par le départ précipité des tourmentés. Quant aux lampions, ballottés par le souffle des vagues, ils surplombent le cours d’eau et attendent sagement …
Pour empêcher les poissons de dévorer leur protégé, les zongzi étaient jetés en offrande.
Ce sont des boulettes de riz entourées de feuilles de bambou, bien reconnaissables à leur emballage.
Deux milles ans après, ce geste existe toujours dans le festival du Dragonboat.
La date retenue pour cette célébration est le 5ème jour du 5ème mois lunaire.
Une tradition en mouvement
Les courses de dragonboat ne sont pas seulement une coutume chinoise. Maëlle nous avait déjà sensibilisé à ce genre d’embarcation depuis le Canada.
Car cette pratique sportive et culturelle voit aujourd’hui sa renommée grandir au-delà des frontières.
À Shanghai, alors que les couleurs vives des bateaux-dragons contrastent avec les tours avoisinantes, l’effervescence urbaine bat au son des tambours.
Le bateau-dragon porte bien son nom
Spectaculaire, on retient son souffle au départ des bateaux.
Les quais sont remplis de supporters, soutenant l’équipe de leur choix. Élancés, longs, décorés d’une tête et d’une queue de dragon, les dragonboat symbolisent l’ancrage de la tradition chinoise, bien que devenue discipline internationale.
Les entrainements à terre comme sur l’eau se succèdent toute l’année et certaines équipes sont quasi-professionnelles.
Les courses appellent à « l’éloignement des esprits » et lancent un vœu de prospérité, comme le précise Gaby. Dans cet esprit communautaire, l’ambiance festive se partage entre les universités présentes, les entreprises et aussi des groupes d’expatriés.
Locales et cosmopolites, les équipes se défient au rythme des pagaies qui fendent la surface de l’eau.
Des postes bien précis
Selon la catégorie, 10 ou 20 rameurs, et toujours un batteur (ou drummer) installé à l’avant et faisant face à l’équipe. Derrière un barreur (ou steerer) à la poupe, qui tient une longue rame, fonction de gouvernail, nous explique Amber.
Le geste est méticuleux, calculé et dans l’exactitude précise du battement du tambour.
Un retard d’une pagaie… une avance d’une pagaie… et le bateau dérive. Nous avons pu observer, plus d’une fois, ces sorties de couloir lors de la course, rappelant la difficulté de la discipline.
Pourtant la synchronisation de ces mouvements fait de ce bateau un « oiseau ailé glissant dans les ramures de l’eau ».
Et nul doute qu’on aimerait le suivre au-delà des flots …
Fiche pratique dragonboat en vidéo !
Gaby et Amber nous expliquent leurs rôles respectifs, interviewées chacune par Maëlle capitaine du jour.
En lisant cet article je me suis sentie aussi légère qu’une plume dans les airs. Je pense donc que ces bateaux sont ailés comme le dragon de nos représentations. Merci pour cette description réaliste.
Merci à toi Valérie !
Oui de l’émotion et de l’imagination grâce à ces dragons et à Mulan (entre autres) qui nous a bien forgé pour cela …