Antoine Maxime, un homme de réflexion
Le chemin d’Antoine Maxime est vallonné comme les mornes du territoire…
Né au pied de la Montagne Pelé au Morne Rouge, il est marqué par le destin d’un enfant orphelin de père et de mère avant ses 10 ans. De là, ses parents adoptifs l’orientent “comme tout naturellement ” vers le « Petit séminaire » de Fort-de-France. La route semble alors toute tracée… ou presque.
De 1953 à 1975, le clergé devient son foyer. Pour se construire et se stabiliser dans un esprit de “service et de partage”.
Coupé de son pays et de sa culture, pendant les 6 années passées à Rome, c’est à son retour qu’il donne « voie et voix » au créole dans les églises martiniquaises.
La 1ère messe “tam-tam” et les cantiques dans la langue du péyi au son du tanbou, chacha et ti bwa font leur entrée dans la liturgie romaine. On est en 1966, imaginez les turbulences ! Antoine doit faire face aux réactions de ses compatriotes.
En effet une telle initiative constitue une véritable régression. Une connotation de “bagay vié neg” qui ose pénétrer le monde du sacré !
1975 … et sa spirale de questions
Comment être prêtre et vivre son statut de conseiller en parentalité, en sexualité, en insertion professionnelle ?
En étant “dans le monde” mais “pas du monde” comme on le lui a appris sans avoir une qualification précise, sans connaître les contraintes de la vie familiale etc… ?
Pour Antoine Maxime, l’expérience, avec le concret qu’elle sonde, est indispensable à la croissance humaine, spirituelle et à son rayonnement.
Aussi la qualification recherchée le mènera dans un 1er temps en Belgique à l’Université de Louvain. A plus de 36 ans, avec les poches vides mais le cœur et la tête bien pleins. Et le voilà libraire, étudiant en sciences psycho-sociales.
Rien ne l’arrêtera dans cette soif de connaissances.
Vivre, comprendre et toucher la réalité humaine dans toutes ses dimensions. Il crée sa famille, et son 1erenfant arrive en 1977… La joie d’être père le comble et continue de le questionner.
En 1979 il a en poche son diplôme d’Assistant de service social. Revenu au pays il se forme comme psychosociologue (1984) avant de devenir psychothérapeute (1994).
Tout au long de son parcours de prêtre, de travailleur social, de psychothérapeute, d’écrivain ou encore chroniqueur d’émissions, son regard sur les Autres, sur le monde prend sa source et se nourrit de ce que vivent ses compatriotes, son Peuple.
Avec le souci qu’il a de cette quête de sens permanente et le souci d’aider, d’accompagner les autres, singulièrement les personnes en difficulté, animé par cette voix intérieure vivifiante, toujours en lien avec l’universel sans perdre son identité propre.
Antoine est un homme de foi à part entière.
ADAPEI, RCI … des tremplins de résonnances
Ses 24 années passées à l’ADAPEI en sont une illustration.
Tout d’abord par la mise en place des groupes de paroles pour les parents d’enfants porteurs de handicaps mentaux, en souffrance, souvent isolés, mal informés, parfois victimes de culpabilité infligée.
Puis avec la création des 6 ateliers occupationnels au profit des enfants qui ne trouvaient pas de place dans les institutions médico-sociales existantes.
Bon nombre d’avancées seront concrétisées par cet homme libéré de tous dogmes.
Sa formation de psycho-sociologue sera pour lui un outil précieux. Cela lui permet d’approfondir cette dynamique tournée vers les autres. Ce sera un tremplin, parmi tant d’autres, pour mieux comprendre des relations interpersonnelles.
Et encore mieux accompagner les autres, en leur révélant le « pourquoi » de leurs activités choisies (ou subies) sur le chemin de la vie, le sens de leurs choix, de leurs engagements dans leur pays…
L’écriture prend alors ses plumes… et la voix ses ondes…
Cet ancien enfant de chœur nous livre d’ailleurs à « livres ouverts » l’impact du religieux dans sa vie. Son dernier ouvrage en témoigne par « Mon itinéraire dans l’Église de Martinique »… Un chemin éclairé par une vocation de chaque instant.
Fiche pratique « Antoine Maxime »
Livres : « De la Martinique aux vents du large » ; « À ciel ouvert chroniques matinales » ; « une expérience de formation aux Antilles » ; « Nouvelles chroniques martiniquaises » ; « Mon itinéraire dans l’Église de Martinique »
Émissions : À ciel ouvert à 6h10 sur RCI.fm
Activités : Psychothérapeute, il assure une matinée de permanence auprès des jeunes relevant de la Mission Locale de la CACEM.
Voilà encore un beau portrait. Croire en nos aspirations profondes pour nous réaliser et emprunter toutes les voies du possible pour les concrétiser. Bravo…
Merci Harold, un chemin de réflexion pour avancer sereinement, en effet.
J’ai reconnu et eu plaisir à découvrir certaines tranches de vie d’Antoine que je ne connaissais pas… 👏🏼👏🏼👏🏼😉
Merci Gisèle … Un article grâce à toi donc… oui tu dois bien connaitre Antoine ! Et top si tu en sais plus via cet article 😉
Cette quête perpétuelle, ce désir de venir en aide aux autres, cette disponibilité d’écoute, cela me fait penser à une personne…..🫠😉
Merci Petite soeur .. pour ce clin d’oeil ! 😉 🙂
Très beau portrait de cet homme qui brille par son humilité…
Merci Sarah, Antoine sera certainement touché par ce retour… A bientôt !
Bonjour,
Je suis assez interpellée par cette écriture apaisante qui est d ailleurs une invitation à rester les pieds sur terre en dépit de tout.
J’aime cette écriture descriptive relatant des faits les mettant à portée de tout le monde.
Le bonheur est souvent tout près de soi : trop souvent nous sommes encombrés de bruits, de routine, d habitude et on se sait pas ramasser ou accueillir ce dernier.
Enfin, elle est belle cette histoire.
Merci de ramener au plus simple.
Merci Danielle pour ce touchant témoignage … et la simplicité donc de lire, qui agrémente le quotidien ; belle route à toi.