C… calebasse ou ustensile de cuisine
Le coui ou calebasse est certainement l’ustensile qui traverse les temps sans vieillir ; en effet, l’origine de ce récipient est amérindienne. Encore aujourd’hui son usage pour faire macérer viande ou poisson le place au centre de la cuisine. Et il reste un élément de décoration fort apprécié.
Pourtant la vider n’est pas aisé…
Après avoir fait un trou au canif (d’une largeur de 2 doigts), un bâton est utilisé comme burin, voire un tesson de bouteille. Pour finir le polissage, Dody, enfant mettait des cailloux de la rivière ou du sable… et tournait à l’infini ! L’objet servait aussi de gourde pour rafraichir les travailleurs des champs.
Mais coupée en deux, cela devenait une assiette, un saladier… car l’aluminium n’était pas encore usité. En bois-patate ou en ti-baume, l’ustensile prolongé par un manche (en bois dur), devenait un « chasse-pende » pour puiser l’eau dans la jarre.
L… comme histoire de lait
La vache était cet animal providentiel qui assurait bien des douceurs. En être propriétaire permettait de distribuer l’aliment nourricier en dehors du foyer.
Les enfants se rendant à l’école étaient en charge de la besogne. A l’aller, un rapide arrêt chez la voisine pour déposer le pot à lait, qui le soir était récupéré vide. L’enfant n’entrait pas dans la maison voisine, mais connaissait bien le coin du dépôt sous une véranda par exemple.
L’argent dû n’était aucunement donné à l’écolier, mais était réceptionné à la fin de la semaine par un adulte. Parfois avant la messe…
Ainsi se dessinait une éducation qui éloignait les petits des affaires des grands !
M… comme machine à coudre
125 années à coudre, pour cette « nationale » qui a fait des merveilles sur des sacs de jute. Encore en fonction, la machine à coudre gère avec précision les écarts de points, le roulement de la navette, surmontée d’un pied de biche qui s’amuse à l’expert dans cette mécanique.
Ce petit bijou appartient à la grand-mère paternelle de Dody, qui fièrement nous montre l’usage de l’outil, possible encore de nos jours !
Le jute était alors le support de prédilection pour la fabrication des vêtements des champs ou autres. Rappelons-le, la fibre de jute, matière naturelle végétale, permet encore aujourd’hui la confection de sacs pour produits alimentaires.
Le plus souvent importée d’Inde et Bengladesh.
Surnommée alors… fibre d’or !
R… réchaud à charbon, ustensile en terre
D’abord une histoire de cuillère… à poser sur le papillon de l’oreille ! Car si on ne prend pas garde à la manipulation du peigne (ou plutôt du fer à lisser les « chivé »), il rougit plus d’une « zòwèy »…
Les longs cheveux crépus des jeunes filles étaient ainsi défrisés pour jouer à la plus belle ! Sans oublier la vaseline naturelle, achetée à la « petite boutique du coin », pour préparer le passage du « fer à lisser » chauffé sur le réchaud à charbon. Clo me raconte avec malice qu’à l’âge de 8 ans, elle en faisait l’expérience… avec une robe de princesse et une coiffure de rêve pour le mariage de son oncle !
Le réchaud à charbon reçoit ainsi nombre d’ustensiles dont le « coco neg » ; mais bien différencier un fer à repasser d’un faitout ! car les deux ont la même appellation…
Un « coco neg » qui servira à lisser le linge de la maison (repassé à l’envers surtout si le vêtement est blanc !), alors que la deuxième utilisation sera le récipient pour cuire les denrées.
Dody me rappelle bien que la première cuisson se fait avec du lait ou de la soupe, pour assurer une étanchéité grâce au gras de l’aliment.
Interview de Ludovic Louri (dit Dody), qui reçoit nos sincères remerciements pour l’ensemble de ces explications.
La cafetière italienne je m’en sers tous les jours !
Bonjour, j’en croise de temps en temps à domicile…
Cela me rappelle aussi le temps de ma grand-mère qui en avait une ; l’odeur de la chicorée – si caractéristique – n’était alors pas loin.
Merci Vic.
Le fer à lisser est un fer a défriser.
La machine à coudre avec la canette longue a permis à plus d’un de s’habiller ! (culottes et slips à quatre rubans ou “katband”) avec les sacs de farine, lavés à la main, plus blancs que blancs !
Les coco-neg, ti neg sont polis à la bougie (suiffés) pour glisser au mieux sur le tissu et repasser les vêtements d’homme, en grosse toile bleue ou blanche (tissu appelé drile).
Les pantalons devaient avoir dans chaque jambe un pli (devant et derrière) bien brillant et apparent (eskampe).
Kafitiè italienne est beaucoup plus récente… 😉
Merci !
Tous ces riches renseignements nous fait partager un Antan Lontan… au plus près !
Tip top Caro l article. Vraiment. Je vais partager le lien, car les ainés aiment ce type de souvenirs. Veritable explosion d’ emotions, de souvenirs. Comme dirait maman un petit voyage dans le temps.
Alors si c’est cela… je continue de voyager… dans le temps ! à bientôt ! 😉
Et Merci à toi !
Les plus grosses calebasses étaient utilisées comme réserve d’eau. Pour conserver les œufs, les coucou, moyennes calebasses percées de trous (plus petits qu’un œuf), tout autour avec une anse qu’on accrochait au plafond, à l’abri des chiens.
Les réchauds à charbon “tesson” petits fûts d’huile percés en haut, de part et part de petites barres de fer espacées avec du béton laissant un carré pour mettre le charbon coupé en triangle vers le bas du fût, pour laisser passer l’air et récupérer la cendre pour semer les graines.
Tu as raison Ange-Marie… des détails importants sur l’utilisation de ces ustensiles. Je les ai entendu pour certains, mais ne les ai pas gardé dans le texte ; heureusement tu les spécifies. Merci à toi !
Beau texte et belles photos 👌🏽
Il y a un moulin sur la 1ere photo dont tu ne parles pas. C’est volontairement ?
Merci Clara pour ce retour positif ! Surtout d’une passionnée de photographies.
Je n’ai pas pour habitude de commenter la page “mise en avant” mais cela reste une idée en effet : les deux cafetières sont dites à “eau chaude” et filtrent ainsi le café. Le moulin au centre de la photo, rappelle des souvenirs d’enfance chez Dody ! Quand il visitait sa grand-mère, il ne pouvait pas échapper à ce rituel ! Coincé entre les jambes, ce moulin était tourné à l’infini pour l’enfant qu’il était. Aussi il faisait le café moulu… qui rejoignait la “boite Guigoz” dédiée. 😉
A bientôt
Très intéressant, très bien fait et bien utile pour nos jeunes … ( MERCI )
Merci pour ce retour encourageant !
Un vrai plaisir que de partager ce temps de “nos mémoires”.
A bientôt
Je ne sais pas comment tu fais pour découvrir tous ces trésors. Merci de partager avec tous ces souvenirs d’enfance
Merci à toi pour ce soutien qui “porte” à continuer ; à bientôt 😉
👍🏽😊
Court mais compréhensible ! lol
Bjr Toi,
D’où tires-tu, déniches-tu… ces sujets à chaque fois pour mettre ton « public » en extase ?
Ce n’est pas croyable, tu as une telle ressource !
Par tes découvertes, on reste suspendu à « tes mots ».
En tout cas, j’admets que tu nous subjugues tous, moi la 1ère.
Encore BRAVO !
Merci Monique !
Un vrai plaisir que de lire ton engouement pour ces articles ; à bientôt sur la route, les croisements en font partie 😉
Le même moulin… je m’en suis servie récemment ! 😉
Oui… il traverse les temps, ce moulin!
Pareil… cafetière à l’Italienne tous les jours depuis toujours !
Salut,
De très beaux objets !
oui, des pièces de collection pour certaines d’entre elles.
A bientôt
👍🏽
Je connais bien tout ces objets, j’en possède d’ailleurs encore pas mal 😉
Quelle richesse alors ! 😉
Toutes ces photos et commentaires m’ont fait retourner dans le passé.
J’ai connu le moulin, le pot à lait, le fer à lisser ainsi que les cafetières.
J’ai bien rigolé quand Clo faisait la princesse.
En ce temps-là, on trouvait que les cheveux lissés étaient plus beaux mais on a beaucoup évolué depuis ! 😉
Très bel article. Merci à Family Evasion.
C’est vrai… les temps changent avec leur mode aussi. Et cela revient tel un cycle parfois.
Clo en princesse ! cela ne m’étonne pas ! hihi
Tu as eu raison petite sœur, le sujet m’a beaucoup plu. J’ai voyagé dans le temps, ma grand mère se servait de tous ces ustensiles… sauf du fer à défriser les cheveux (lol), je ne crois pas avoir jamais vu ses cheveux, elle avait toujours sa tête attachée avec son carré madras.
Les souvenirs me renvoient au café qu’elle cueillait, séchait, épluchait et faisait griller et dont l’odeur embaumait la petite cuisine qui était détachée de la maison.
Merci pour ces sujets fabuleux qui passionnent bon nombre.
Merci à toi pour ce retour émouvant.
Un sujet sera bientôt publié sur les “têtes” ou coiffures, donc tu devances le webmaster ! 😉
Oui, les odeurs de café chez une grand-mère, la mienne aussi avec le moulin à grain, que l’on tournait pour l’aider… Et son rajout de chicorée !
A bientôt.
Bonjour Carole,
L’article me rappelle un atelier que j’avais fait sur la conception de coui, en 2013.
A très bientôt.
Hello,je pense faire un article plus précis sur le coui, surtout pour montrer la décoration réalisée à partir de la calebasse.
A bientôt et merci.
Nous avons vu cet article ( super article d’ailleurs) !
On adore !
Merci beaucoup pour le prochain article 💚
C’est grâce à des actions comme les vôtres que la tradition perdure 👍💪
Wouah ! Touchés par la force du commentaire qui nous encourage à poursuivre ; à bientôt !
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