Rivières et ses méandres
Pas moins de 161 rivières en Martinique et 70 cours d’eau principaux. Le nord de l’île « au-dessus » de Fort-de-France les concentre en majorité.
Un jeu d’enfant que de les remonter et de repérer les bassins et cascades dont certaines apparaissent après une belle chute comme la Cascade du Roy !
Même les plus tenues nous ravissent…
Ainsi la cascade d’Anba So, discrète par son débit (un ruissellement !) nous offre nombre d’essences tropicales dans la forêt sèche des Anglais. Les branches éployées sur le sentier font alors office de couvre-chef des plus élégants.
Interdiction de la pêche en eau douce
Elle est interdite depuis 2009, ceci pour toutes les espèces (poissons et crustacés) en Martinique.
La faute au chlordécone (insecticide organochloré), puissant destructeur de la faune (entre autres le charançon du bananier), qui a contaminé les rivières…
La contamination des eaux (détectée sur 95% des échantillons) a été prouvée par une étude menée par l’ODE Martinique (Office de l’eau) et la DEAL (Direction régionale de l’Environnement) en 2008.
Antan lontan, la pêche était jeu des jeunes et des plus grands dans les rivières martiniquaises notamment pour les zabitants.
Cette pêche traditionnelle se pratiquait à l’aide de nasses ou de kalen (forme de carré en toile de jute) ; L’ assiette blanche cassée faisait alors miroiter un repas à l’écrevisse.
La chair de noix de coco, ensevelie sous des feuilles, finissait le leurre pour la future prise.
Les branchettes de roseaux, étaient coupées sur les berges de la rivière, et donnaient la forme définitive aux guet-apens.
Rêves d’enfance
C’est dans ce contexte que les plus anciens me confient avec fébrilité leur passion de pêche ; tour à tour leur remontée de la rivière, les heures passées à suivre le fil de l’eau, leur attente du butin miraculeux…
Car la pêche avait tout de cela, comme une chasse aux trésors qui rendaient fiers les culottes courtes et même leurs parents.
Ludovic Louri m’explique avec application (et gestes !) l’utilisation du matériel… alors que nos pensées s’échappent vers le lit lancinant de la rivière.
Captivées, elles suivent le cours de l’eau nonchalant qui encercle et burine chaque roche à la recherche de son chemin indéfectible vers l’océan.
Kalen, nasse, torche… armé d’un coutelas… tels étaient les pièges confectionnés avec l’ingéniosité des pêcheurs en herbe.
La nuit, les yeux étincelants des proies font abattre l’arme bien tranchante entre les deux perles sous l’eau.
Titiris, zabitans, crabes ciriques, mulets et tilapias étaient alors le butin fort apprécié des plus gourmands !
Alors les fritures, les marinades, les touffés… rivaliseront comme une farandole d’arômes délicats et goûteux.
On s’y croirait encore…
Coucou Caro,
Encore de la lecture très intéressante.
Merci infiniment 🐞🌴🌺
Top Chabine l’intérêt est partagé où Dody (Ludovic) a mis en scène tout son savoir pour transmettre des gestes de plus en plus rares.. du fait de l’écologie et du temps passé…
Bonjour,
Yes cela me plait !
Ce qui me plait dans vos articles de presse, ce sont des thèmes abordés en toute simplicité.
J’aime la manière dont vous témoignez de la réalité de la vie quotidienne, banalisée ? et cette manière subtile d’en parler, et de permettre aux lecteurs lectrices, d’éprouver du bien-être.
Je me retrouve dans ce que vous proposez.
Merci Danielle, très touchée pour ce retour qui nous permet d’aller plus loin… Le bien-être étant essentiel à la vie, ton témoignage nous donne des ailes… 😉
J’avais oublié…
Le Kalen cet instrument que jai confectionné pour attraper des écrevisses. Je me souviens que l’on y mettait des termites (poux-bois) pour enivrer les écrevisses.
C’était notre appât…
Merci Suzette, un réel plaisir de lire que les articles de familyevasion font affluer les bons souvenirs…
On m’a parlé aussi de manioc (avec sa toxine) pour les endormir ces belles écrevisses !
Super !
Tip top Maya !
Quelle agréable découverte pour moi le ou la kalen !
C’est toujours avec beaucoup de plaisir que je prends connaissance des escapades, des rencontres et découvertes ; ça donne vraiment envie d’y aller !
Merci Carole pour cet outil de partage et de communication.
Hello Marie-Laure !
Le je crois… mais je te confirme cela…
Tant mieux si l’intérêt porté te comble, à bientôt alors… sur le chemin de la lecture ? 😉
Nous mesurons l’ampleur de la pollution du milieu naturel. Derrière cette pêche se cachaient l’éducation des plus jeunes, la simplicité, la patience, le goût du “juste ce qu’il nous faut”… et peut-être l’insouciance ! Il est important de poursuivre cette transmission par le biais des témoignages comme celui de Ludovic.
Merci la team Familyevasion.
Merci Harold, il est vrai que derrière ces gestes de pêche existaient beaucoup de choses dont l’éducation, le partage avec les aînés… au lieu d’écrire, tout se perd… je vais écrire tout se transforme…
A bientôt et merci pour tes commentaires éclairés.
Merci Carolle pour m’avoir amenée des années en arrière, il y a 60 ans…celles de mon enfance où mon père pêchait les écrevisses et la pêche était fructueuse et le repas aussi.
Je transmets ton article pour les jeunes générations.
Les photos sont superbes.
Très touchée Christiane par ton témoignage, en effet on pêchait autrefois pour remplir l’assiette et le bonheur de la maisonnée était assuré.
Le matériel est ingénieux pour capturer les proies prises au piège…
Merci pour la diffusion, à bientôt.
Merci pour ce retour sur la pêche à la rivière. Le matériel préparé par nos soins, fait de nos mains, nous permettait d’améliorer le contenu de nos assiettes. Je me souviens le mercredi saint, nous préparions nos kalens, nos paniers, et le jeudi tous les jeunes du quartier se retrouvaient à la rivière pour pêcher les écrevisses qui serviraient à préparer nos accras.
C’était à qui prenait les plus gros z’habitants. Des fois on retrouvait aussi des crapauds, et on détalait, laissant nos kalens sur le bord de la rive, mais jamais on ne se faisait voler notre pêche.
C’était des moments très simples mais riches qui nous inculquaient des valeurs telles que : la solidarité, le partage l’entraide etc….
En tous cas, je suis un peu nostalgique de ces purs moments de bonheur.
Merci à toute l’équipe, bravo de nous faire partager ces moments que nous ne revivrons pas.
Grand Merci Colette pour cette ambiance décrite que nous imaginons parfaitement…
Oui nostalgie… la simplicité d’être était alors au coeur des relations, sans doute un chemin à (re)découvrir pour certains.
Bonne route et bien à toi
Bjr👍🏻
Coup de pouce bienvenu Ben ! 😉
Merci.
Merci à toi JC !
Merci beaucoup mon cousin Dodi 👍
Eh oui, la transmission doit être de famille… 😉
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