Forêt Montravail, sur les hauteurs de Sainte-Luce
75 hectares de nature tropicale vous sont offerts par la forêt Montravail culminant à 250 m sur les hauteurs du bourg de Sainte-Luce.
Depuis le parking, où subrepticement le Rocher du Diamant et son inséparable voisin le Morne Larcher apparaissent, empruntez les différents sentiers de l’ONF selon votre goût de l’effort.
On peut même s’y perdre volontairement pour le plaisir de jouer au Robinson.
Un condensé d’essences tropicales
Un des parcours (le plus sportif avec ravine, roche glissante) est indiqué par des balises rouges. Egalement la descente à la rivière Man Marie mérite une attention toute particulière pour ne pas finir la tête la première en bas, si boue… !
Appareil photo à la main, le dictionnaire des couleurs se rappelle à nous. De la couleur pourpre, au sinople, passant par l’azur pour finir au rouge feutré… l’oeil se régale d’autant d’étincelles chromatiques.
Un magnifique fromager – de plus de 40 m de hauteur – surveille tout ce champ bigarré, comme un magicien ayant au bout de ses branches un esprit créatif.
Flore tropicale et son essaim de couleurs
Aussi les aventuriers de l’image, que nous sommes, ont épié le dégradé des teintes qui se succédaient comme le plus beau des prismes colorés.
L’ héliconia d’ailleurs se hisse au-dessus des herbes tapissées pour pavoiser. Elle ne passe pas inaperçue même si sa tige tenue semble la fragiliser. Surnommée « pince de crabe » ou « bec de perroquet » elle ressemble un peu à la fleur des « oiseaux de paradis ». Ses fleurs sont orangées et élégantes rapetissent à mesure que ses feuilles poussent… jusqu’à 4 m de haut !
La fleur insolite du chapeau chinois (Holmskioldia sanguinea) est originaire de l’Himalaya ;
L’arbuste grimpant porte bien son nom puisque sa forme fait penser à un petit parasol, dont le calice rouge cramoisi est aplati (2 à 3cm de diamètre) ;
Les fleurs nectarifères s’épanouissent en grappes le long de tiges arquées dessinant au mieux les pans d’une clôture.
Le bégonia, appelé oseille-bois aux Antilles, embellit les routes du nord et se reconnait à sa fleur blanche à cœur jaune et à … son gout acidulé ! Il relève la saveur de vos salades ou du sandwich tiré du sac pour le temps pique-nique.
La canne d’eau, plante endémique de la Martinique, a besoin comme son nom l’indique d’humidité. Elle est facilement reconnaissable par sa forme conique rouge et son encorbeillement caractéristique. Aussi appelée canne de rivière (ou Costus spicatus) elle peut mesurer 2 mètres de haut et s’est offerte à nous lors de la descente à la Rivière Man Marie.
Des œuvres de l’ère précolombienne !
Savoir que les Amérindiens ont laissé leurs empreintes rupestres mérite amplement cette visite à la forêt Montravail. Petit parcours entre les dessins géométriques et des rigoles travaillées… Ces roches ont été signalées depuis 1970 par Jean Crusol. A la différence des autres sites amérindiens, le littoral est lointain et aucun cours d’eau à proximité. D’où l’hypothèse de pratiques rituelles avancée pour ce lieu culminant et distant ?
Des visages humains, simplifiés par leurs traits, rappellent par le motif buccal en forme de trident, les pétroglyphes du Galion.
Des cupules artificielles dans les roches d’andésite évoquent des réceptacles ou encore des polissoirs, servant à la finition de lames, de haches et d’objets en coquillage…
Une céramique découverte en 2007 semble correspondre à la phase Saladoïde (fin du IVème – début du VIIIème siècle après J.-C.).
La culture saladoïde se développa dans le bassin de l’Orénoque (Venezuela) et sur la côte nord de l’Amérique du Sud, avant de se diffuser dans l’archipel antillais, à partir du Vème siècle avant J.-C.
Et contemporaines…
Des artistes contemporains ravissent notre imaginaire par leurs œuvres boisées. Malheureusement, il n’en reste plus que deux…
L’ Omphalos, aux larges mailles sculptées dans un mahogany, représenterait les liens entre tous les êtres.
Tandis que le mabouya, signifiant « mauvais esprit » en créole, ose sortir en pleine lumière sous le burin de l’artiste Narcisse Ranarison. L’essence de l’arbre est un Hibiscus élatus.
FICHE PRATIQUE Forêt Montravail
Y aller ?
Prenez la direction Sainte-Luce par le RN5. Au bourg, empruntez la route vers le quartier Epinay via la D17 puis suivre les panneaux “Forêt de Montravail – Roches gravées”. Parcourir 5 km dans le quartier avant d’arriver à un large parking avec aire de pique-nique (même en temps de pluie !) et sanitaires.
Les parcours ?
Par les différentes couleurs vous aurez le choix ; mais le rouge – indiqué 4 km – est noté 6 km à ma montre GPS… Les autres sentiers sont indiqués 1 km, 1,4 km et 3,4 km. Une route forestière 1,2 km est aussi possible pour les poussettes et les moins bons marcheurs. Elle mène à des carbets
Intérêts ?
- Roches gravées et polissoirs : se situent à 1 km du parking sur la boucle rouge ou jaune, dans un petit enclos à l’abri des regards… Petite sente à gauche.
- Œuvres sur bois de différents artistes embellissant le parcours, malheureusement au nombre de 2
- Bel éboulis autour de la rivière Man Marie
Géolocalisation ?
Article à consulter concernant la présence amérindienne
” Basse-Pointe, le Pompéi des Petites Antilles “
” Les roches gravées de Montravail (Martinique) et leur valorisation ” Texte de Sébastien Perrot-Minnot, archeographe, 2014
Très bel endroit…
En effet, Patricia, avec de multiples possibilités pour y passer la journée. Merci
Très belle forêt !
S’y balader est un plaisir !
Eh oui Gérald, et contempler les roches gravées y participe !
Merci
Magnifique balade à faire
Oui pas très longue… sauf si on chemine sur les différents parcours ; bonne balade
Joli, merci Caro !
Super Chabine, belle appréciation !
Je trouve cet endroit encore plus joli dans ton article. Je ne sais pas comment tu fais pour trouver le temps de visiter ces lieux magnifiques. Merci pour ce partage.
J’attends avec impatience le prochain numéro.
Bonne continuation
Merci à toi Yolande… Je vadrouille en permanence c’est vrai… le we est souvent sur la route ! 😉
On a d’ailleurs fait quelques virées ensemble ayant resurgi dans ce blog Hihi
A bientôt pour un prochain article ? 😉
De belles balades à faire.
Cette jolie fleur, difficile à voir dans l’arbre, bien belle, je ne connais pas le nom ?
Oui Monique, on s’y perd aisément dans cette forêt, happés par les couleurs des fleurs ; également je ne connais pas le nom de cette fleur…
Pour m’y être déjà promenée, très bel endroit et frais aussi! les photos sont magnifiques ça donne envie d’y retourner! merci pour ce partage!
Merci pour ce retour porteur ; c’est vrai que c’est un endroit que l’on redécouvre sans hésiter… A bientôt !
Cet article completera nos photos car embellit notre randonnée par rapport à la légèreté du descriptif
Belle balade !
Merci Christiane pour la diffusion auprès des randonneurs de “Randosansfrontières ; belle balade commentée pour ce dimanche !
Article plaisant, plein de couleurs, de brumisateur, de jolis noms, de jolies photos….
J’adore le fromager. 40 m. De haut. Du vertige, comme l’article.
Merci Carole.
Merci à toi Mercator pour enrichir l’article de tes adjectifs successifs, bonne balade imaginée et vertigineuse alors !
A bientôt
Merci beaucoup.
Bel article, avec de magnifiques photos !
Très agréable de lire ce commentaire !
Belle route à vous