Babi est doux …
Petit nom de la capitale ivoirienne, Babi est la douce capitale qui offre tant de diversités. Du riche monde des affaires au Plateau à la surpopulation des périphéries, Abidjan s’érige parmi les cris feutrés de la réalité et se lève malgré les tons ocrés de l’Harmattan.
Babi est aussi cette plate – forme polarisée qui reste tutrice de ses cultures… Cultures au pluriel, tant de richesses éparses y sont entreposées.
Elles laissent alors l’opportunité de s’exprimer comme un boomerang prévu pour « partir et mieux revenir ». Car si Babi expose ses artistes, c’est assurément pour valoriser ses ambassadeurs, ses artisans et ses témoins d’une tranche de vie parfois miraculée.
Mais pas oubliée.
Voire transcendée.
Des artistes pour hisser l’Homme hors des murs
Les artistes exposés nous amènent à la réflexion du « vivre ensemble », de l’importance des « autres » et des éléments rejetés par une société de consommation outrageuse.
Aussi la balade n’est pas anodine et interpelle les individus que nous sommes, en nous sortant quelque peu de notre zone de confort. Même si les meubles de Jean Servais Soumian adoucissent le climat par ses perles sculptées sur bois d’ébène, les photos d’Ana Zulma nous rapprochent déjà du sujet qu’est l’effondrement d’un pan de toute une histoire.
Ainsi nommés, les déguerpissements qui rasaient nombre de vies à Cocody Danga bas-fond pour proposer du « mieux » à la promiscuité miséreuse.
Une fiction ? ou plutôt une histoire qui se devine… sur des cartes réinterprétées. Pour ne pas oublier.
La promiscuité est d’ailleurs la thématique du peintre Obou, porteur d’une culture Dan. Le sujet représente les innombrables volets des quartiers bidonvilles, plus particulièrement d’Adjamé Liberté. Le carton est la matière de l’œuvre, représentant la précarité des bâtisses.
Nul doute que cette immersion sensibilise l’être humain, tant par sa singularité que par sa multiplicité au sein d’une communauté.
La langue Nouchi enrichit aussi les murs, comme un renfort pour un clan bien défini.
L’ intimité bafouée n’en reste pas moins irisée de couleurs pour partager l’espoir du « meilleur et du lendemain » par des volets scrutant l’horizon.
Trois différents artistes sont regroupés, au 1er étage, pour partager « l’humain en connexion » avec les autres… ou encore avec ses propres pensées.
Avec Cédric Tchinan, l’introspection est au rendez-vous : des flashs pour un Soi entouré des autres ! « Être des boucliers protecteurs pour autrui » appelle alors à la solidarité interhumaine, terreau d’une vie sociale en dehors des préjugés.
Ezan Franck nous métamorphose avec sa série sur toiles, et nous imprègne d’un changement intrinsèque pour sortir du carcan des idées ou d’un environnement trop restrictif. Des œuvres suggestives pour un monde revisité par un « acteur de liberté ». La puissance du temps vécu qu’il soit passé ou présent.
Le « dernier cri » est poussé par Pascal Konan au regard de l’héritage planétaire et de son énorme gâchis. Alors qu’il valorise les différents matériaux des rues ivoiriennes, les e-déchets sont au centre d’un art pour combattre le « dépotoir du monde occidental ». La précarité d’une vie abidjanaise, mais plus largement africaine, illumine la réflexion centrifuge de l’Homme pour mieux rayonner et investir son espace vital. En le respectant.
Le dernier salon à découvrir présente les œuvres de Aristide Kouamé, que nous connaissons depuis sa rencontre à Abidjan. Cet artiste recycle inlassablement les tongs délaissées sur le sable.
Une histoire d’empreintes et de pas qui se délitent dans un avenir flou et incertain. Comme une reconquête, Aristide s’engage dans le chemin de la fraternité, où des visages sublimés transgressent le matériau pour affirmer le message universel de l’Amour.
Que ce soit en Nouchi ou en langue de Molière, la « race humaine » est la seule vérité… quelles que soient nos différences.
Notre idée…
Vous avez bien compris que l’exposition ne nous a pas laissé insensible… Nous vous invitons donc lors d’une halte parisienne à vous évader sur les 3 niveaux de la Galerie 193. Une porte ouverte par l’art contemporain abidjanais, qui s’inscrit dans une démarche écologique de la pensée. Et cela fait du bien !
Fiche pratique “Babi est doux”
Galerie 193 – 24 rue Béranger, 75003 Paris
17 Mars – 28 Mai
Du mardi au samedi de 10h à 19h
Merci à Ivane pour les vidéos et photos
C’est très beau 🤩
Plaisir que de partager Nathalie
Merci pour cette belle plume qui retrace l’essentiel de l’expo.
Bravo.
Bonjour Pascal et merci pour ce retour bienfaiteur !
Belle route à toi sur le chemin de l’art…
Bravoooo 👍👍
Merci à vous !
Oeuvres originales et fraîches…un regard dynamique qui donne envie..
Merci Valérie pour ce regard que les artistes apprécieront…
A bientôt
C’est très joli et coloré.
Ça donne envie d’aller visiter.
Merci Caro 👌🏽
Merci à toi pour ce retour… en effet on n’est pas déçu du voyage !
A bientôt
Merci à vous madame et à Family Evasion pour ce clin d’œil, ce magnifique article. Grâce à vous tous “Babi est doux” est un succès. Comme on dit chez nous à Babi ” vous avez tué même…” 😉❤️
Merci Aristide pour ce partage émouvant… Et cette expression que nous retenons … pour le futur… belle route à toi et à tes acolytes qui embellissent nos murs de vie.
A bientôt
Bravo c’est un très bel article.
Vos mots sont absolument délicieusement posés.
C’est un ravissement de vous lire.
Merci !
Merci Mary-Lou !
Grand plaisir que d’avoir ce retour … de l’organisation qui plus est !
Belle route à vous.
Merci Carolle
Les tableaux sont magnifiques, des couleurs pétillantes.
Je me suis appliquée à copier l’adresse, sans me rendre compte que l’expo c’est jusqu’à fin mai, et moi je pars le 10 juin ; dommage. Enfin je me suis rincée l’oeil avec tes photos.
Ah dommage Marie ! En effet tu aurais pu visiter cette expo bien “réaliste” et “vivifiante” par ses couleurs et ses messages… Bon séjour à toi.
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