Street Art, un voyage hors les murs ?

Art urbain, mouvement contemporain

Le Street Art a une vocation d’esthétisme dans les lieux publics avec une notion d’éphémère ostensible. Le contexte est tout d’abord socio-culturel et économique dans les rues de New-York et Philadelphie (Cornbread pour n’en citer qu’un !) vers les années 60 à 70.

Rue de Rennes

Ainsi le tag, le graffiti (“éraflure” au niveau étymologique) se transforme… et embellit les murs de part et d’autre de l’Atlantique, du fait aussi de la disponibilité de « bombes de peintures émaillées ».

D’où un art qui se déplace hors les murs… avec une galerie urbaine, réelle par un laps de temps et virtuelle par l’environnement impermanent !

Bombes pour le street art

Issus des beaux-arts ou autodidactes, les artistes prenant la plupart du temps un pseudo, laisseront une trace, une marque de plus en plus sophistiquée. La hiérarchie s’installe alors entre les « toy » qui débutent et la consécration des plus légendaires, les « king » ou « queen » qui s’exportent.

Diversité de la pratique du Street Art

Les origines graphiques, telles que la bande dessinée ou l’affiche, s’apparentent alors aux « comics underground » où la critique sociale et politique émerge alors dans les journaux dits de « contre-culture ».

Chef d'orchestre en Mosaique

StickerAinsi pochoir, mosaïque, sticker… nuancent cette approche artistique qui correspondrait aux « installations » des musées contemporains.

A la différence bien sûr, que le Street Art ne reste que dans la rue visant alors un large public.

Les poubelles, les panneaux de signalisation, les ponts le savent.

Poubelles street Art

Radis Street Art

Se contemplent aussi… des radis-gargouilles d’Ar Furlukin (près de 1000 dénombrés à Rennes !) ou des seins d’Intra Larue (rare femme du cercle).

Sein Street Art

 

 

 

 

 

De véritables messages s’en dégagent, comme le soulignent les auteurs. Et certains deviennent friables, si on essaye de les retirer !

Le Street Art, pourquoi si haut ?

Fugace, certainement… mais l’idée d’un message, quel qu’il soit, n’est pas de disparaître à, l’instant de sa création. D’ailleurs l’autodestruction de la célèbre œuvre de Banksy « petite fille au ballon rouge » n’a été que partielle, pour une vente aux enchères de 1 million d’euros s’envolant à 3 fois son prix suite à ce broyage à demi-teinte !

Ainsi l’art est temporaire et fragile dans le temps… même pour les plus reconnus, n’est-ce pas le message ?

Signature

Aussi l’art urbain prend quelque hauteur sans doute pour ne pas être éliminé par les services des villes.

Inaccessible est donc une autre notion du Street Art, à moins que l’auteur demande une autorisation préalable au propriétaire du mur.

Lessivage des mursEn 48 heures, le dessin peut être lessivé et imposé à son auteur une amende de 3 à 30 000 € associée à une peine de prison.

On comprendra donc la composante nocturne et les codes d’une communauté qui s’entraide et se reconnaît.

Anonymat et commande pour les plus connus !

Fresque d'aero

Au départ, l’idée n’est pas de gagner de l’argent semble-t-il… et de rester inconnu des médias.

Aujourd’hui les signatures reconnaissables font envoler les prix. Par exemple, SAMO est la signature utilisée par Jean-Michel Basquiat et Al Diaz pour leurs graffitis sur les murs de la ville de New-York entre 1977 et 1980.

Et les collectifs (tels des organisateurs de concert, mairies ou crêperies…) commandent des œuvres à des street-artistes ayant fait leur preuve stylistique.

Fresque animalière de War !

War ! Numero 17L’ambiguïté ainsi demeure : être anonyme pour certains (War ! allant jusqu’à se masquer lors d’interview…), pour autant être sollicité par les services publics.

Qui eux-mêmes sont à l’origine de faire disparaître le Street art dans un lieu public ? N’est-ce pas source de quiproquo…

Mais n’est-ce pas aussi ce qui fait de cet Art un chalenge de notre quotidien.

Exister ou pas ? Être ou ne pas… ?