Port-Navalo, un bout de ce monde…
Port-Navalo, port breton balayé par les bourrasques
Ancien port côtier du XXème siècle, Port-Navalo (commune d’Arzon) chante les hymnes de la mer par sa situation géographique unique, scrutant du haut de son phare la ville de Quiberon et de Locmariaquer.
Amarrage, accostage et même batelage… seront supervisés par l’amer au toit vert qui se dresse comme repère.
Son éperon ferme le Golfe du Morbihan par un fer à cheval « biscornu ». Deux mers se rejoignent alors dans de tumultueux remous et se glorifient d’être le 2ème courant le plus fort d’Europe : cela gite et s’agite sur ce petit bout de terre face à la mer…
Les loups de mer ne sont donc pas loin pour braver les forces des vents : téméraires, ils sauront mater les courants déferlants.
Des îles à n’en plus finir… ?
Située à l’extrême de la Presqu’île de Rhuys, on peut jeter les amarres à Port-Navalo et voguer vers les différentes îles parsemées.
Le chapelet d’ilots s’égrène à l’intérieur du Golfe avec l’île aux Moines et Arz pour les plus connues.
Brouel étant le plus petit… Son nom est issu de la contraction en breton de Brao Guel signifiant « Belle vue » : on veut bien le croire !
Belle – île-en-mer, immortalisée par Laurent Voulzy, Houat ou Houédic, campent, quant à elles, en satellite à l’entrée du Golfe. Dans les eaux émeraudes de l’Atlantique, elles gonflent le nombre d’îles du Morbihan.
Mais pas assez pour faire respecter le dicton « autant il y a de jours dans l’an, autant il y a d’îles dans le Morbihan » ! De 40 à 60 pour certains, car régulièrement deux îlots ne font plus qu’un à marée descendante… attachés par un lien d’Ariane sous-marin.
Un brin de vent… euh d’étymologie !
Porzh Noalou (ou Port-Navalo), serait issu de An aval qui signifie ʺla pommeʺ en breton.
Avalou en est le pluriel. Les modifications vocaliques du terroir ont transformé le « ou » en « o », ce qui a donné Port-Navalo en allusion aux pommes de terre envoyées par bateaux en provenance de l’île Houat.
Alors que l’idée simpliste se basait sur la consonance “naval…”, il fallait humer le vent pour apprendre que Port-Navalo était bien le « port aux pommes ».
Flânerie (une de plus …) à Port-Navalo
Du musée de la Criée au halage de la commune, les attraits de la côte maritime subliment la plage et ses commerces par des photographies mémorielles.
La semaine du golfe en mai prochain s’exprimera par des encablures, accastillages et aussi haveneaux à portée de mains.
En effet plus de 1 000 gréments apparaitront alors sur les flots pour une fête navale des plus colorées !
Tout en flânant, on peut aussi « se pauser » à la Locomotive. Non pas pour prendre le train, mais pour la dernière programmation cinématographique à la Une.
J’ai pris la route « Sur les chemins noirs », de Denis Imbert. Film autobiographique de l’écrivain Sylvain Tesson, qui randonne sur les pas initiatiques de la vie, après avoir frôlé la mort. J’apprécie pleinement cet écrivain : suivre son périple n’était qu’une suite logique… retrouvée inopinément à Port-Navalo !
Une escapade sur la rivière d’Auray
L’envie était trop grande d’emprunter le bateau pour le port Bono. Balade contée sous un soleil printanier… où les embruns du matin allègent les pensées.
Halte à Locmariaquer jusqu’au massif pont de Bono…
Les berges se saluent et s’activent entre les vasières et les huitrières. Palourdes d’un côté, huitres de l’autre. Même les coquilles Saint-Jacques finissent sur le rideau…
Un univers de pêche où les aconiers sont prêts à réceptionner leurs précieuses marchandises.
Inutile de préciser que la plupart du temps, les crustacées finiront dans l’assiette des plus gourmands !
