L’ animal de compagnie, une relation à décoder ?

Un animal de compagnie, le choix s’élargit …

Andre ProsperAutrefois l’animal de compagnie se définissait comme chien et chat, voire le cheval, puisque à eux trois, ils montaient sur le podium des préférences des humains.

Depuis peu, les NAC sont apparus, sigle (au pluriel) pour « nouveaux animaux de compagnie ». Entendez par là… hamsters, reptiles, batraciens… Une flopée d’espèces et des non moins étranges agrémentent le quotidien maintenant de notre existence.

Alors que recherchons-nous dans cette relation hors du commun puisque l’espèce animale reste bien à part quoiqu’il en soit ? D’ailleurs selon notre culture, l’animal se positionne différemment dans notre sphère environnementale.

Molly, Romy, Lucky

Molly - animal de compagnieLa relation homme – animal dans le monde ?

Même si des progrès ont élargi nos différentes croyances, nombre d’entre nous reste dans le mode « naturaliste », c’est-à-dire accorder à l’animal la concordance anatomique et physiologique avec l’humain sans lui accorder une once de « qualités mentales ».

Pourtant en Amérique du Sud et dans d’autres civilisations, la question du lien social ne se pose même pas. La croyance est telle, que les animaux sont dotés de qualités sociales ou mentales évidentes, alors que notre culture scientifique (cartésienne) ou notre mémoire collective ne leur attribue aucun affect émotionnel (ou si peu…).

Ivane et ses chiens

Les combats des uns et des autres, engagés dans des associations (Brigitte Bardot, vent en poupe !) ont bien fait « bouger les choses » puisque la loi visant à lutter contre la maltraitance animale et à conforter le lien entre les animaux et les hommes a été promulguée le 30 novembre 2021.

Date pas si lointaine…

L’ animal, un être de communication ?

L’extraordinaire expérience des « enfants sauvages » nous a beaucoup enseigné.

Élevés par des mères nourricières animales, ils ne présentent aucun trouble grave de développement, à la différence de nos petits nourrissons victimes d’isolement social. Ces derniers, qui n’ont pas été baignés dans une communication temporelle et rythmique (d’après les travaux de Spitz), ont une santé mentale déficiente et un fort retard de développement statural par exemple.

Les interactions avec une mère animale adoptive apporteraient alors une dimension affective indispensable au développement de la santé…

Que peut donc apporter un animal de compagnie ?

Chat de Laurie - animal de compagnieRassurer … Par le contact avec la fourrure d’un animal de compagnie (selon Demaret) on se rassure, s’apaise et se relaxe, comme le font régulièrement les primates quand ils effectuent leur toilettage social appelé alors « dépouillage ».

Les tabous sociaux liés au toucher (on s’excuse quand on frôle quelqu’un, même par accident) n’existent pas avec le monde animal, d’où une relation facilitatrice de caresse animalière sécurisante.

Car notre besoin de chaleur et de contact remonte à notre cerveau reptilien…

Le langage non verbal… le regard

Mila a l'écoute - animal de compagnie

Ce regard si communicatif dans notre société, de la bagarre à la cour amoureuse, se distingue aussi chez l’animal comme une régulation de l’interaction sociale.

Ne pas provoquer l’animal en le fixant de notre regard ou partager une intimité en se plongeant dans ces cristallins émeraudes appartiennent à nos codes sociétaux les plus ancrés.

Mila bouche ouverte - animal de compagnieAvec les animaux, les structures élémentaires des relations sont simplifiées, d’où un repère pour l’enfant presque essentiel et identificateur : la détente, le stress, la confiance, le retrait, l’approche, la peur… en un clin d’œil !

Relax Max !

Relax Mila

Le chien, étudié plus que les autres animaux, aurait cet effet relaxant chez l’homme par l’absence de danger s’il est calme, en plus de ne pas surcharger nos systèmes perceptifs et interprétatifs.

En effet, l’animal n’exige aucun effort verbal à priori et peut ainsi laisser libre cours à notre concentration.

Catalyseur social, la « saucisse à quatre pattes » devient alors facilement la convergence des intérêts et s’octroie le rôle indéniable de médiateur. Même nos hommes politiques ont compris cette marque sociétale posant devant les médias avec leur pédigrée préféré.

Leurs drôles d’apparences

JessyBien des personnes humanisent leur animal de compagnie, tirant une poussette ou enfilant un anorak. Le sac à puce ou à plume se voit alors attribuer les ludiques décorations de notre quotidien.

A qui la faute ? A ces êtres remarquables gambadant joyeusement dans notre salon, ayant des traits fortement évocateurs de notre condition humaine.

Leur mémoire des lieux, des odeurs… la compréhension de nos gestes, la déduction de notre comportement… leur imitation… les rapprochent d’une humanisation appuyée par les médias ou la littérature !

Reconnu comme lien thérapeutique ?

Mila un lien therapeutique

Sans conteste, d’après de nombreux travaux d’études :

  • L’animal apporte au patient la satisfaction de besoins émotionnels fondamentaux comme le toucher et l’intimité d’une relation dite « enveloppante ».
  • Il peut rassurer le patient par un effet relaxant et favoriser la conversation comme facilitation sociale
  • La concentration est favorisée par un échange moins saturé en éléments verbaux
  • Le type de relation élémentaire (peur, confiance, réciprocité…) permet de donner un sens pour approcher un vécu
  • Enfin, le chien par exemple peut introduire de l’humour et de la souplesse dans des interactions parfois trop rigides

Mila en reine - animal de compagnieAinsi nos toutous et leurs congénères ont encore un beau chemin à nos côtés…

D’ailleurs Mila s’y croit déjà !

Article (s) ayant la mémoire thématique (s) :

Source de l’article : https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2007-2-page-46.htm