Jenny Hippocrate, la puissance tranquille contre la Drépanocytose

Jenny Hippocrate, la femme aux milles combats ?

Dès sa naissance, Jenny Hippocrate a lancé un cri de survie sur le carrelage de la cuisine. Née dans un foyer aimant, le couple de ses parents se relevait à peine du décès de son frère noyé. La douzième alors née, sur les 14 de la fratrie, devra faire sa place et « devancera les garçons » de la lignée comme elle aime le dire… En effet, elle était toujours la 1ère à grimper aux arbres !

Tombolo Eglise de Sainte-Marie

Un destin tracé depuis les mornes de Sainte-Marie, où elle serpentait les chemins des quartiers et apportait son aide ici et là au gré des sollicitations. Le combat auprès des démunis, elle le connaissait déjà.

Une naissance … Un fracas…

« Votre enfant n’atteindra pas l’âge de  5 ans, il est SS, évitez de trop le cajoler, le serrer dans vos bras, il va mourir dans des souffrances atroces et vous allez en souffrir »… « Faites son deuil car il est atteint de la drépanocytose »…

Drapeaux - Jenny HippocrateTaylor, 3ème enfant de Jenny est alors annoncé « SS », synonyme hémoglobinopathie falciforme, maladie génétique la plus répandue au monde… et la moins combattue.

« La population noire en est exclusivement touchée, en est-ce la cause ? » Question que la mère portera devant les médias et hommes politiques. Ceux-là même qui baissent les yeux devant le spectre de la traite négrière, origine évoquée pour cette pathologie.

C’est alors que Jenny Hippocrate poursuit son credo « faire deuil de la mort annoncée ».

zones géographiques atteintes par la drépanocytose

Quinze jours après l’annonce, elle rejoint tout d’abord le Mali puis 17 autres pays à la recherche d’informations pour comprendre et assimiler cette maladie. Un tsunami d’émotions pour cette femme, mais aussi une certitude coléreuse, qui la catapulte à y répondre par la violence des mots, quand il le faut.

Lauréate de ses combats

Elle rejoint alors l’association ADIPD et en fera une plate – forme internationale pour la lutte contre la drépanocytose et autres maladies apparentées comme la thalassémie.

Jenny HippocrateEn tant que présidente bénévole, elle portera haut en couleurs, son combat pour l’insertion des porteurs, la reconnaissance des droits, la meilleure prise en charge, la sensibilisation, la formation… et surtout plus d’annonce diagnostique dévastatrice par téléphone.

Les actions, elle les mène tambour battant, récoltant au passage 118 récompenses, les plus prestigieuses les unes que les autres : de la Légion d’honneur en France à Commandeur de la Principauté de Monaco, de Black Business Woman en Angleterre à World Madam en Chine… en passant par Femme leader mondiale de la Diaspora Africaine et Antillaise en Suisse.

affiche drepanocytoseMais peu importe, le combat est en l’honneur des enfants atteints, pas pour ce « petit bout de femme ». La simplicité d’être mère jalonnera et guidera sa route avec la joie d’aimer et d’accompagner.

Même si les meurtrissures sont présentes… avec une épée de Damoclès omni – présente, la voie occultera toute culpabilité.

« La génétique n’est ni plus ni moins qu’une loterie », la confortera son fils, alors âgé de 6 ans.

jenny HippocrateLe concept DREPACTION

En 2009 (2015 en Martinique), est né le concept Drépaction, concert de bénévoles au service de la sensibilisation d’une population. Tout public est bien sûr visé mais est ciblé celui en phase de procréer. Les porteurs sains s’ignorant eux-mêmes atteints.

Bien d’autres actions sont remarquables pour les plus de 30 000 drépanocytaires qui résident en France, dont près de 3 à 4000 en Martinique. Les écoles, les tribunaux, les mairies, l’ARS… seront des terrains de prédilection pour apporter l’information.

Même les policiers seront sensibilisés. Ne pas se servir de l’étranglement chez un drépanocytaire qui suffoquera plus rapidement que les autres… par exemple.

APIPDUn des derniers dossiers porté par la femme médiatique est le dépistage en masse de la population martiniquaise. Un test en 10 minutes pour répondre à la plus grande cause de handicap d’origine génétique dans le monde … 10 minutes seulement pour savoir si on prend le risque de porter un enfant atteint ou pas…

Qui osera relever ce défi ? Alors que Jenny a toutes les cartes en mains, pour répondre au mieux à ce fléau mondial mais contrôlable.

Un espoir pour cette mère qui admire aujourd’hui l’enfant qui ne devait pas dépasser ses 5 ans

Et qui fête au sein de ses diverses entreprises ses 31 ans !

Contacts

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Correspondance : 7 ter, rue Edouard Vaillant 93400 Saint-Ouen

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