Valer’EGOUY, un engagement au service du Conte
Valer’EGOUY ou l’univers du conte
Valer’EGOUY écoute depuis son enfance les gens autour de lui qui gravitent dans le monde des artistes. Sa mère, femme de théâtre (à l’époque, on disait concert), son frère, magnifique conteur traditionnel, et sa descente dans son quartier chéri, Pérou à Sainte-Marie.
Cette ville est le berceau de la culture comme il aime le dire…
Le Bèlè inspire un rythme comme le chanteur Ti Robè qui donne la voix.
Nombre de personnages ont croisé sa route pour confirmer une voie toute tracée vers l’entretien de la mémoire collective, le Conte.
Sans répit, Valer’ prête l’oreille aux anciens, quête la Parole, image le Proverbe… et détricote les sous-entendus, les recoins des empreintes, le sens caché pour faire émerger la réminiscence d’Antan.
Un homme naturellement engagé auprès des Autres.
Un conte, une histoire familiale
Le conte, me partage Valer’, a des règles culturelles qui signent l’environnement dans lequel il nait. Autrefois me rappelle-t-il, les femmes contaient beaucoup dans leur sphère domestique, relayées ensuite par les hommes de la famille en dehors de la maisonnée. Il s’agissait alors de transmettre au sein du cercle familial avant de descendre dans la ronde.
Pendant la période post-esclavagiste, les Da étaient alors ce pilier de l’éducation et tissaient le lien entre « l’Habitation et la Rue Case-Nègre ».
A dessein de sauvegarder cette union universelle, ce regard vers l’ensemble du monde, le conteur va aussi à la rencontre de l’Autre pour « porter la parole ».
Et la donner ! Car elle revient toujours ! Tout ce qui est envoyé en l’air, tôt ou tard redescend.
Car un bon conteur vit avec sa ronde en la faisant vibrer et grandir par son partage. Un échange où la parole est plus importante que l’Homme, qui n’est que le vecteur pour « remplir sa mission ».
Structure du conte
Les conteurs traditionnels se différencient des conteurs contemporains ; en effet, une structuration bien spécifique habille un conte martiniquais.
La présentation tout d’abord : on dit qui on est ! Sé mwen, Ti Son… d’où on vient…
Puis les Tim Tim ou Ti-Tim arrivent avec le bwa sek (ou bwa sèch) pour communier avec la ronde et lui donner la parole. Est-ce que la cour dort ? Non, la cour ne dort pas… Il fait exister son objet magique, son lien avec les anciens. Il n’est jamais seul au milieu de la cour. Yé mistikri !?
La réflexion de l’Esprit est alors perceptible : le conteur, en symbiose avec la foule, peut laisser la liberté à la Parole. Le fil rouge sera respecté, bien entendu, mais la possibilité d’apartés avec des faits actuels, est permise et incarne d’autant plus la réalité vécue.
Faire des branches, dit-on… Faire société où le Yé krik, Yé krak se diffuse de façon circulaire pour faire corps avec celui qui a pris la parole, le conteur.
Les Anciens et les contes
Les conteurs traditionnels initiaient les plus jeunes. L’ artiste trouve sa place après environ une dizaine d’années de pratique. Il s’agissait parfois d’une joute verbale où le conteur laissait sa place selon son envie. Lui décidait (ou pas) de partir de son rond central… Tiré mwen là…
Les veillées mortuaires étaient bien sûr un des rendez-vous de la Rencontre, où les maîtres de la Parole, accompagnaient le voyageur invisible et sa famille.
D’autres conteurs étaient appelés pour un évènement familial où était alors magnifié l’hôte (surtout les Griots de l’ Afrique de l’Ouest).
Il y avait souvent une note musicale, d’ailleurs, les Vieux conteurs disaient : Mwen kay chanté kont… parfois au son des rimes et de la poésie comme un Badjolè en herbe sait l’expérimenter.
D’ailleurs, le slam en serait-il le miroir ou le fils ?
Valer’EGOUY, directeur artistique
Directeur artistique, le conteur professionnel, clame avec ferveur ses mots dans l’idée de partager et de participer à l’éducation populaire au plus près. Ainsi l’Association Martinique Image – AMI organise nombre de spectacles dans les quartiers des communes, des festivals… pour transmettre l’oralité du savoir et de la connaissance, cette écriture vivante qui nous construit.
Et nous élève. L’idée est de laisser le Conte libre à l’extérieur, à l’intérieur…
Accompagner alors l’artiste pour l’aider à porter la culture orale ; Parfois il s’agit d’écrire la suite du chemin de la ronde du Conte éclairé simplement par un clair de lune.
Le messager d’hier pour demain trouve alors sa place véritable aujourd’hui par l’expression orale de son berceau culturel élargi.
Un challenge de l’Instant, dans le don de soi.
Fiche pratique
Association Image Martinique : https://www.associationmartiniqueimages.com
Facebook : AMI – Association Martinique Images
Facebook : Valer’EGOUY, 0696 455 150
Date à retenir :
Remerciements à l’AMI pour le crédit photo.
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