Shanghai, une architecture à ciel ouvert !
Le Bund, entre influences occidentales et héritage architectural
Se promener à Shanghai, c’est un peu voyager en 3D … L’architecture est si variée que plusieurs époques se succèdent allègrement d’un quartier à un autre. Les colombages d’un côté … et les gratte-ciel de l’autre, un patchwork de design des plus appréciables.
Pourquoi alors … ne pas prendre son pied !
Des cubes légotisés, des blocs enjolivés et des pierres laminées s’entremêlent, imposant une gymnastique cérébrale à savoir dans quelle partie du globe nous sommes ! Est-ce vraiment la Chine ?
Un casse – tête chinois ! Pour faire simple 🙂
Parfois un effet miroir surprenant… Alors que d’autres recoins de la ville nous partagent une ambiance “rouge brique” chaleureuse et feutrée.
Ainsi le Bund, célèbre témoin de l’époque des concessions étrangères (1842-1943) a su garder ses bâtiments néoclassiques, gothiques et baroques.
La balade, qui inspire plus d’un photographe, nous emmène tranquillement vers le front de mer en cheminant vers la Skyline futuriste de Pudong.
Mais avant le futur … Restons encore un peu à cheminer dans cet héritage colonial. Même si la proximité des immeubles est presque intimidante par le gigantisme.
Pourtant les plus gros n’ont pas mangé les plus petits !
Ainsi le stoïque « 1929 », bâtiment art déco entre deux – guerres, et bien d’autres jouent leur carte du « modernisme » en accueillant nombre d’ “artistes d’aujourd’hui“.
Et les rues s’y prêtent également … dans un son jazzy !
Quant à l’ancienne résidence du consul britannique (1884), devenue haut lieu de joaillerie Philippe Patek, elle symbolise le patrimoine culturel de Shanghai revisité pour un luxe des plus standing et un artisanat européen d’exception.
Alors que le bateau de Louis Vuitton – fraîchement amarré – nous fait tanguer vers nos éternelles questions …
La Chine et ses controverses, au sujet du capitalisme,
sont-elles de l’histoire ancienne ?
Verticalité et modernité entre les murs
Lever la tête à Shanghai devient un jeu d’enfant.
Les lignes futuristes s’inscrivent dans le ciel comme un cerf-volant, dessinant courbes et contours vertigineux. Les tours Tik Tok, nouveau siège social en construction, confirment cette singulière impression…
L’espace est grand, préservé par un cadre naturel, offrant une image de gratte-ciel à perte de vue. Les musées, comme celui de l’art chinois, ont été magnifiés. Ils concentrent alors des pièces de collection rarissimes. Rassemblant les thématiques sur une époque impériale révolue mais si présente.
Alors que la spiritualité s’érige entre les murs … d’une façon si détachée.
Des traces du passé préservées s’immiscent donc au milieu d’un laboratoire urbain défiant et sculptant des hauteurs presque imaginaires pour nous européens.
Ainsi une ambition économique affichée par la Tour de Shanghai, avec ses 632 m ; Deuxième tour plus haute du monde ! Qui dit mieux, d’après vous ?
C’est à partir des années 90, que l’innovation technologique balaye les rues shanghaïennes et symbolise une puissance émergente.
La Jin Mao Tower (1999), le Shanghai World Financial (2015) rivalisent aussi d’ambition sur la scène internationale.
Derrière des ponts financiers, se disputent des mouvements et balanciers économiques pour l’une des premières places mondiales.
Reconversion d’usines en sites culturels
Tout n’est pas que verticalité à Shanghai !
Réinventer des endroits artistiques, comme l’ancienne centrale électrique Power Station of Art, conjugue mémoire et créativité.
Musée d’art contemporain, cet espace de rues enchevêtrées nous a même permis de découvrir un artiste français décrit comme globe-painter. Seth est ainsi exposé, prônant l’enfance de l’art.
Shanghai attire des architectes du monde entier … par son modernisme mais aussi par cette possibilité d’intégrer ces lieux industriels désaffectés.
Peut-être que l’urbex, même s’il est interdit (comme dans le monde entier), a motivé cette inclinaison chinoise à rénover, réhabiliter, réintégrer ces endroits autrefois laborieux…
Respectant cette ambiance bétonnée.
Mêlant la vie réelle à son histoire contée.
Pour tout vous dire …
« Il n’y a pas un chat … » serait une expression incongrue pour ces murs colorés et ainsi valorisés.
Et le paradoxe d’une nuit … où les chats ne semblent pas tous gris à Shanghai !
Les Lilongs et l’héritage populaire
Entre tous ces buildings, parfois asphyxiants, il faut le reconnaitre, s’érigent des habitations traditionnelles, les lilongs.
Ce sont des ensembles de maisons mitoyennes typiques qui bien sûr ont tendance à disparaitre …
Quartiers populaires disséminés dans les anciennes concessions pour la plupart rasées ou débaptisées.
Pourtant aujourd’hui « on » leur accorde une autre puissance … Celle entre autres de l’attraction touristique.
Et de la festivité locale, où amis et familles se rejoignent le temps d’un repas.
Ainsi Tianzifang ou Xintiandi sont des lieux où l’artisanat est bien représentatif par sa tasse de thé jusqu’à ses couturiers de l’ombre.
Un ressenti chaviré …
Encore une fois, la Chine me laisse sans voix.
Mes représentations, calquées pour beaucoup sur l’époque maoïste (et un certain livre rouge), se voient chamboulées.
Pour conforter ce ressenti, la technologie avant-gardiste (les robots – autonomes – prennent l’ascenseur pour livrer les repas) et la tradition sacralisée du thé, se côtoient dans deux mondes semblant aux antipodes et heurtent quelque peu mes connaissances.
Dans mon idée, cela restait presque impossible. Mais les poupées Labubu me chanteront bien le contraire. Elles qui passent la muraille … à plus de 1000 euros l’unité pour certaines !
Ainsi le passé et le futur, époque révolue et pas encore vécue, ferait – elle une passerelle harmonieuse ?
Sachant que toute vie est bien loin d’être un long fleuve tranquille…
Question d’équilibre, me répondront certains.
En quelques mots … Shanghai et ses repères
Deuxième ville de la Chine, Shanghai concentre presque la moitié de la population française (27 millions d’habitants).
Elle est devenue en 30 ans le 1er port mondial par le passage de ses containers. Elle offre 800 km de lignes de métro tentaculaire, avec 10 millions de passages par jour !
La promenade mythique du Bund permet de visualiser la 2ème tour la plus haute du monde…
Voilà vous savez tout de cette ville devenue si attachante ! 😉
Et si je vous disais (pour la petite histoire) que la télévision chinoise m’a demandé de tout leur raconter … Greta, où étais – tu ? 😉