Régina Jocelyn, un conteur social !

Conteur par passion

Chenal

Alors que Jocelyn, jeune enfant, avait l’impression que « quelqu’un lui parlait dans sa tête », sa vocation a été toute dessinée quand on lui a appris que son grand-père était conteur.

Ainsi a commencé une longue carrière enrichie par une palette d’animateur culturel et de dramaturge.

Depuis l’adolescence, Jocelyn écoute, revisite, redimensionne le verbe. En toute humilité, le conteur donne de la voix pour un public qui se reconnaît dans l’anecdote rapportée. La condition humaine étant le plus souvent abordée !

Jeux de mémoire

Conteur Régina Jocelyn

Même si la facétie est de mise et le rire véhiculé… le sérieux est au milieu de l’assemblée, car « la parole est au-dessus de nous » et le conteur, comme un régulateur est au service du bien et ainsi « rassembleur spirituel ». Celui-ci, en diapason avec l’universalité, est le garant ou l’historien du ressenti et par là même maintient la mémoire collective.

Création permanente, le flux d’idées abonde pour décrire aussi l’actualité et entrainer dans une ronde un public répondant au « Yé cri, Yé misticri » par un « Yé cra, Yé misticra » ; et non, la cour ne dort pas !

De longues heures de travail

Jocelyn conteur Un texte se forme avec des mots qui en bousculent d’autres ou qui chavirent certains… pour construire un texte « qui roule » avec les rimes, la sonorité, le sens sans oublier la musicalité ! Une véritable déconnexion du cerveau pour un expert averti au service du verbe.

Et l’improvisation ? Peu de place car le soliloque impose une telle application et récurrence, que le vocabulaire spontané risquerait de manquer !

A force de répéter, le texte s’imprime, se respire mais surtout se souffle… La gestuelle, véritable langage, prend alors le relai. Comme une transe… ?

Gestuelle du conteur

Poésie, surréalisme mais aussi écriture et visualisation complètent un travail de longue haleine. Même si un texte est acquis par répétition, seul le souffle – en tenant une cadence – en fera une joute mémorable et subtile.

Inspiration par l’actualité

Habitation Gradis

Parfois le texte se forme dans la rue, parfois les mots s’entrechoquent sous un arbre à la recherche d’une réalité à transmettre. En effet, qu’est-ce que le conteur si ce n’est « un révélateur de la parole pour élever l’humanité » ?

Depuis 1980, le conteur a changé d’espace. Au sein de la société martiniquaise, le contexte social voit l’échange se raréfier, les rituels mortuaires se modifier, les moyens de communication se diversifier.

Le mode de vie supplée l’imaginaire, le cadre institutionnel transforme le rôle, l’influence américaine susurre le slam…

Alors que répondre à ces contraintes sociétales, si ce n’est par la liberté d’Être, celle qui rassemble… celle qui guérit !

Conteur n’est pas que jouer !

Jocelyn insiste sur les nombreuses facettes du conteur : poète, chanteur, écrivain de la parole, comédien, auteur… Un texte peut s’inscrire dans la vie du conteur pour murir en plusieurs années. Une longue appropriation et maturation pour des mots émergeants au fil d’une histoire…

Basse Pointe Conteur Régina

 

Basse-Pointe en a encore les échos, car ce samedi le conteur a fait vibrer les murs de l’habitation Gradis à la 1ère édition de la journée des jeux de société.

Twa fwa twa toupatou, tôti touni ni tôl… Yé cri ?

 

 

 

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