Pirogue, de la Polynésie à Tartane !
Pirogue polynésienne aussi appelée Va’a
Le mot « pirogue » à lui seul fait rêver… Cette embarcation sur l’eau force notre imaginaire et nous fait voyager au-delà des océans. Les eaux turquoises polynésiennes sont connues pour ce déplacement traditionnel de lagons en lagons.
Le va’a (en samoan, hawaïen et tahitien) glisse comme par magie avec son balancier (ama) relié par deux bras en bois (iato).
La pale de la rame s’enfonce méthodiquement pour hisser la pirogue et la faire progresser sur des kilomètres.
Finement décorée par des motifs, la pale à elle seule, peut raconter l’histoire des 5 archipels ou des premières embarcations à voile arrivées depuis l’est de l’Asie.
Ambiance…
On se croirait à Bora-Bora ?
Mais, non ! Nous sommes tout simplement à l’anse Spoutourne…
La base nautique de Tartane !
Mana No Te Moana, l’esprit de la mer
Le club de Tartane se livre aux entrainements dans la baie du Galion. Mickaël Tellini en est le président depuis quelques mois alors que Jérôme Maumet a créé ce club en 2018. Il avait alors ramené un V6, c’est à dire une pirogue polynésienne de six places ! Recollée ensuite pour le bon usage…
Mika est intarissable pour cette passion connue sur cette terre lointaine, comme la plupart de ses coéquipiers du jour.
Il a même participé en 2019 à l’exceptionnel Hawaiki Nui, course emblématique de 120 km inter îles en Polynésie sur 3 jours en 3 étapes.
Ils étaient alors 4, partis de Martinique, renforcés par des rameurs de Polynésie. Une aventure inoubliable qui fait briller les yeux !
Pourquoi ce nom de club ? « Le mana, me rapporte Mika, est la force… C’est une notion essentielle en Polynésie. On parle du Mana des ancêtres par exemple… ».
Des postes bien précis pour des gestes encore plus précis !
A chacun sa place, au cri de Hei pour s’y retrouver. Et 6 rameurs pour 1 seul rythme !
Le Faaoro est tout devant ; c’est celui qui donne le rythme. Et quelle cadence !
Le n°2 se cale sur le Faaoro en opposition et l’aide à la manoeuvre quand il faut faire tourner le bateau rapidement. « Cela s’appelle faire des appels en faisant passer l’eau sous la pirogue à la perpendiculaire » me précise Mika.
Les 3 et 4 sont les moteurs puissants de la pirogue. Le 4 est souvent le capitaine (nommé Tare prononcé Taré) et donne les changements de côté et coache l’ensemble de l’équipe.
Le 5 aide le barreur alors que le 6 (ou peperu), en dernière position, barre la pirogue avec sa rame, soit par des appels soit en piquant.
4 types de pirogues existent en Polynésie : les V1, les V3, les V6 et les V12 ou pirogue double. Voire 18… ce qui reste exceptionnel.
Des coups de rame maitrisés
Court ou long, la technique du coup de rame est nécessaire pour ne pas se blesser mais aussi pour rester dans la cohésion d’un mouvement synchronisé.
Si le vent et les vagues sont dans le dos (downwind), on surfe en lançant la pirogue assez vite… C’est la glisse et la meilleure vitesse qui soit !
La rame change de côté, au cri Hei, que seul le Tare prononce. Monosyllabe qui par son intonation donne la consigne et le rythme au faaoro. Sur le Go, on accélère bien sûr… !
Rame en bois (plus flexible) ou en carbone, manche en bambou… tout se décline pour tous les goûts ! Bras tendus, gainés sur le tronc, on cherche à déjauger la pirogue en faisant rentrer la rame par un angle de 30°.
On tire ainsi le bateau … pour le hisser à soi ! 150 kg pour un V6 … quand même !
Les entrainements pour Ze Race, course mythique des Caraïbes
Depuis septembre, le rassemblement des rameurs est régulier.
En effet, l’équipe s’entraine assidument 2 fois par semaine pour la course mythique guadeloupéenne de 40 km.
Mercredi et dimanche pour des séances fractionnées et rejoindre selon l’envie l’îlet Loup-Garou ou l’îlet Madame.
A 10 km/heure, ça décoiffe !
Loïc et Tino, les deux polynésiens de l’équipe apportent beaucoup par leur expérience acquise lors de nombreuses compétitions. Quant à Òlivier, entraineur des équipes de Handisport dans l’hexagone, il complète par son approche technique et théorique.
Thomas, Nicolas et Mickaël avec Viviane (remplaçante) complètent cette équipe qui représente la Martinique à Ze Race.
Les entrainements se font aussi sur les V1 (1 seule place) ce qui permet une progression car le rameur est propulseur et barreur à la fois.
C’est ce que fait Maëlle, coéquipière d’un V4, dont les 3 partenaires (Shirley, Anne et Thaïs) vivent sur l’île sœur. Un chalenge que familyevasion suit de près ! Un prochain article vous racontera tout… promis.
Dès jeudi ils seront en Gwada, inscrits pour ce grand défi international, qui regroupe les meilleurs de la spécialité. Paddle, surfski, OC1, wingfoil… et bien sûr les pirogues seront au rendez-vous.
On y va ? C’est le samedi 29 janvier…
Départ de Saint-François !
Go ? Fa’aineine hoe ! autrement dit… préparez-vous à ramer !
Et avant la course ? On se prépare !
Alimentation glucidique 1 semaine avant (pâtes / riz / pommes de terre). On évite l’alcool et la viande rouge (crampes) .
En course, boissons isotoniques / carbonates. Avec des gourdes embarquées et des embouts pour ne pas lâcher la rame.
« Pas de ravitaillement sur Ze race, il faut tout embarquer ! En plus je prends de la spiruline » me précise Mika.
Et on ne lâche rien ! 😉
Fiche pratique pirogue à Tartane
Club : le Mana No Te Moana – Tartane
https://www.facebook.com/groups/126837897891664/?ref=share
Président Mickaël Tellini (tel 0696 84 48 23) ; Trésorière : Viviane Chemineau ; Secrétaire : Olivier Boivin.
Et on peut tester, en tant que débutant, une sortie de 2 heures (10 €) !