Petites cités de caractères, au fil du crachin breton
Pourquoi “petites cités de caractères” ?
Villes, au carrefour d’évènements magistraux ou symboliques, elles sont aujourd’hui des « petites cités de caractères », dont le label certifie l’authenticité et le dynamisme pour « protéger, restaurer, valoriser… » le patrimoine armoricain.
Combien de petites cités de caractères y a -t-il en Bretagne d’après vous ?
Un peu moins d’une trentaine (28 plus exactement) parsèment la terre bretonne !
Elles fleurissent entre le crachin breton et la traditionnelle bolée de cidre… Car le terroir et l’histoire sont bien dans ces écrins.
Aussi des actions collectives comme « Art dans la Cité » s’ancrent dans ces petites villes de moins de 6 000 âmes. Une immersion proposée à différents artistes contemporains.
En itinérance pendant six semaines, ils produiront des œuvres « pour mettre en récit ce qui fait patrimoine » dans les Cités.
Sur les 28 communes retenues, parcourons 3 petits fleurons bretons ! Bécherel à 20 km de Rennes en Ille-et-Vilaine, Malestroit et Rochefort-en-terre dans le Morbihan.
Bécherel, la cité du livre
La plus petite commune en superficie de tout le département, mais aussi son point culminant !
Elle resplendie donc par sa renommée du haut de ses 178 mètres.
En effet, c’est la 1ère cité du livre en France (1989) et la 3ème en Europe après celle de Hay-on-Wye au Pays-de-Galles et Redu, en Belgique.
Plus de 400 000 bouquins dans les anciennes maisons de tisserands de cette ancienne forteresse. Les ateliers d’art ne manquent pas pour les amateurs de livres anciens, de poche, de bande-dessinée, de calligraphie et de reliure.
Les allées étroites, l’église massive, la place forte… respirent le passé des pierres dont la première a été posée en 1124, par Alain de Dinan, à flanc de collines.
Ensuite tumultueuses péripéties pour cette bourgade qui sortira de ses cendres… avec une discrète empreinte médiévale.
L’identité n’en reste pas moins virale, et bien sûr bretonnante, en accueillant « la Bretagne dans la peau » où les symboles sont épidermiques ! Hermine, triskel, croix celte … les liens indiscutables avec sa terre nourricière sublimés par les allégories des tatouages.
Malestroit, une cité millénaire
Au milieu de l’Oust, sur l’îlot de la Saudraie, l’île Notre-Dame se tourne encore aujourd’hui sa force vive qu’est sa rivière.
Par le passé le commerce coulait à flot et a enrichi nombreuses familles malestroyennes.
La bourgade se développe grâce aux échanges avec Redon, après la réalisation de 2 écluses avec un sas : une prouesse à l’époque !
A la croisée du canal de Nantes à Brest, le halage offre de belles balades aux riverains et aussi aux visiteurs du chenal.
Cette ville rentra dans l’histoire en 1343, par la signature de la « trêve de la Guerre de 100 ans » entre les rois de France et d’Angleterre. La chapelle de la Madeleine, ancienne léproserie, en témoigne…
De façon plus moderne, on peut retrouver « la maison des lapins crétins » ; ces fameux personnages de BD et de jeux vidéo d’Ubisoft, se sont installés dans une superbe maison à colombages du XVèmesiècle, en pleine Place Bouffay, près de l’église Saint Gilles.
Les enfants d’ailleurs en raffolent.
Rochefort-en-Terre, village préféré des français
Élu “village préféré des français” en 2016, le hameau de se dessine par sa rue principale et ses artisans. La vue est remarquable, puisque la commune est située sur une colline surplombant la vallée de l’Arz.
De riches marchands ont construit des châteaux richement décorés, datant du 17ème siècle.
Les hôtels particuliers s’étendent de la rue du Porche à la place du Puits.
Construits en granit et colombages, ornés de tourelles en encorbellement et de sculptures, ils guettent parfois secrètement les promeneurs.
L’église Notre Dame de la Tronchaye, qui date des 16ème et 17ème siècles, est célèbre pour une statue de la Vierge Marie, découverte par une bergère dans un tronc d’arbre.
La place du Puits s’ouvre sur des bâtiments en pierre, des enseignes en fer suspendues, une fontaine … alors que les lavandières inlassablement racontaient.
Les pas de la balade sont feutrés dans une ambiance d’un autre temps.
Aujourd’hui paisible, les stigmates de l’Histoire nous rappellent que cela n’a pas toujours ainsi…
Quant au kouign-amann, sucrerie fétiche des bretons, il résiste à tous les temps !
