La mémoire gustative, un ancrage depuis l’enfance

Mémoire gustative, une des 5 mémoires sensorielles

La mémoire sensorielle – procurée par nos cinq sens (vue, ouïe, odorat, toucher et le goût) est une mémoire perceptive. Ressentie de manière très brève et elle est souvent provoquée à l’insu de l’individu.

D’ailleurs le marketing gustatif (eh oui, cela existe !)  fait appel au goût des consommateurs pour promouvoir des produits alimentaires. Rappelez-vous les petits stands de dégustations en magasin. En exploitant le goût, cette approche vise à influencer les comportements d’achat tout en créant des souvenirs positifs liés à la marque.

Les répétitions de ces perceptions font qu’elles deviennent automatisées, également intriquées. Par exemple le goût résulte de la rencontre des stimuli provenant du système gustatif, mais aussi olfactif. Ah … les odeurs de notre enfance … !

Souvenirs chocolatés … “comme chez Maman” !

Et ces stimuli ne sont pas interprétés de la même manière pour tout le monde : cela dépend du vécu de chacun. Ainsi un pain beurre chocolat ou … un riz au lait (zesté au caramel citron) se “reconnait” depuis la cage d’escalier avec tous les souvenirs qui s’ y attachent.

Sans parler des glaces … récompenses de nos promenades enfantines !

Et des années plus tard, si la dégustation de ce mets ne “ressemble” pas à celui de nos premiers pas, il enfreint toutes les règles d’un savoir – faire !

Combien de couples ont vécu quelques tensions mémorables pour un plat “qui n’a pas le même goût que celui de maman” … No comment. 😉

Des images gustatives au gré du nez !

Un parfum “glace manioc” ou une bouchée “pomme canelle” peut nous plonger dans le passé en quelques secondes. L’association est immédiate même pour des souvenirs que l’on croyait disparus !

Ceci s’explique par une spécificité lié à l’odorat : des cinq sens, il est le seul « en connexion directe avec des structures cérébrales impliquées dans les émotions et la mémoire”.

Ainsi, les odeurs détiennent un pouvoir exceptionnel : celui de réveiller les souvenirs. C’est bien l’olfaction qui prend le pas sur les autres sens. Les trois quarts de la perception sensorielle des aliments en bouche reposeraient sur elle.

Seul notre nez peut détecter un arôme de goyave ou de café. C’est dire son importance ! Ainsi notre petit piment attisera nos papilles en odorat avant le visuel ou le goût !

Cinq saveurs et une flaveur ?

La gustation (le goût au sens strict), qui implique nos papilles gustatives, n’arrive qu’au second plan. Celles-ci ne détectent que cinq saveurs : salé, amer, sucré, acide et umami (saveur produite par le glutamate, présent par exemple dans la sauce soja).

Une troisième composante, peu connue, réunit les sensations « trigéminales », détectées par le nerf trijumeau, comme le piquant du wasabi, le brûlant du piment ou l’astringence du kaki.

Le goût est la combinaison de ces trois sens (odeur, goût en lui-même et sensation liée au trijumeau).

Les scientifiques la nomment « flaveur ».

Comme Proust, à chacun sa madeleine …

Alors que j’étais invitée par le Ccas du Morne Rouge au Domaine d’Émeraude pour un “village santé”, Mika s’écriait toute joyeuse … “Des bracelets” ! Rouges et ronds, ils s’étalaient devant nous et ravivaient en un clin d’œil ses souvenirs d’enfance qui m’étaient inconnus.

L’amour caché, les doucelettes, le blanc manger-coco … n’ont pas leur pareil pour nous “remettre sur les genoux des parents” pour certains.

Pour d’autres, ce sera un gâteau yaourt qui sera lié à une image maternelle … éternelle !

Sans oublier le barbecue chamallows raffolé des enfants.

Fiche pratique pour des “douceurs d’Antan Lontan”

Morne -Rouge – Dayana Chateau-Degat – Portable : 003 503