La gole à la Jala !

Jeannine Lafontaine alias Jala

Auteure, conteuse, marionnettiste … ou couturière ?

Comment se définirait-elle ? C’est bien une question à se poser.

Alors qu’aujourd’hui je l’ai rencontrée derrière sa machine à coudre, c’est assurément une femme qui cultive de multiples facettes.

De la tête d’une exploitation agricole, à la création d’une maison d’édition, les savoir-faire se déclinent avec passion sur le chemin de la carbétienne.

Naturellement les actions s’enchainent sur le parcours du combat, car combat il y a. Pour les valeurs d’un territoire avec un militantisme affirmé.

Chargée de cours à l’IFMES (Institut de Formation aux Métiers Éducatifs Sanitaires et Sociaux) ainsi qu’au Campus Universitaire (UAG), elle affectionne sa langue natale qu’elle enseigne sans relâche.

Un livre qui l’aurait marqué ?

Aux questions des jeux et réponses, Jala se prête facilement à l’exercice.

Sans hésiter, un livre du peintre et sculpteur René-Louise.

Intitulé « Le manifeste du marronisme moderne », cet écrit, devenu son livre de chevet, confirme sa vision holistique de l’être. L’idée profonde de se connecter à un état d’âme pour créer ne fait plus qu’un sous ses pas.

Son totem animalier ? Elle le connait par cœur ou presque… Le crabe.

Petite chose qu’elle poursuivait en riant avec ses sœurs dans la mangrove … Mantou, touloulou, cirique ou sémafot … il sera d’ailleurs le héros de son premier conte pour enfants.

Sa fleur fétiche ? L’hibiscus. A n’en pas douter. Un végétal qui se renouvelle sans cesse. Des couleurs à foison, qui vivent et meurent dans la même journée. Une évanescence qui inspire.

Un autre livre renforce ses convictions de « gole à la Jala ».

Il s’agit bien d’une gole (et non d’une gaule « ils sont fous ces gaulois ? » ben non…) puisque « La gazette du costume créole » ira jusqu’à justifier l’origine nominale de la robe d’intérieur.

La robe traditionnelle deviendra alors son fer de lance, symbolisant aussi son côté patriotique.

Simple à créer et à porter, d’un tissu à un patron, la gole voit son succès grandir et fleurir par les défilés successifs.

Pour le prochain (le 7 juin à Schoelcher), même les enfants auront le choix. Depuis les girons de sa mère couturière, Jala, autodidacte, a expérimenté tout son talent pour faire « parler ses doigts ».

Une autre aventure …

Après avoir crée la revue pour enfants Zanfan, écrit de nombreux contes en créole, Jala est à l’origine du festival Bwabwa et ses marionnettes (avec les CEMEA).

Alors que sa maison d’édition ferme en 2014, la maquettiste à l’origine, s’entoure de ses amies (Arlette Pujar et Sabine Andrivon-Milton) pour créer l’association L.A.M (les Auteurs de la Martinique).

En 2017, nait alors cet engouement mutuel pour faire connaitre et regrouper les écrivains martiniquais. La mise en valeur de l’identité martiniquaise est ainsi l’ancrage du mouvement littéraire.

Quant au livre, objet précieux du savoir à ses yeux, il sera une fois de plus une empreinte à dessiner… et à défendre. Les salons du livre, les soirées littéraires, les manifestations culturelles sur le territoire, en hexagone, en Afrique, au Canada et dans la Caraïbe, seront alors des vitrines pour montrer la riche culture du peyi.

Remerciements à nos mannequins de l’article : Jessie, Telly-ange et Leslie.