Colibri, un oiseau minuscule qui décoiffe !

Colibri, une star américaine

Peinture de Ernst Haeckel parue dans Kunstformen der Natur de 1904Eh oui, le colibri vit essentiellement sur les continents américains et se différencie par 370 espèces !

Zone forestière, plaine, montagne (les Andes !), climat aride ou humide, il a su s’adapter à son environnement autant par ses couleurs irisées que par son appareil nutritif .

D’ailleurs son nom vernaculaire ne nous trompe pas : le porte-épée, le rubis, la coquette, le saphir, ou encore le colibri à cravate noire…

Visible sur cette peinture de Haeckel (biologiste et philosophe) en 1904.

colibri repartition geographique

Sa trace a été retrouvée en Europe, il y a quelques millions d’années… et l’hypothèse de sa disparition repose sur une concurrence « féroce » avec d’autres oiseaux nectarivores.

Bref… La “loi du plus fort” ?!

A la MARTINIQUE quatre espèces de colibris sont relevées :
– Le colibri huppé (0rthorhyncus cristatus)
– Le colibri falle-vert (Eulampis holosericeus)
– Le colibri à tête bleue (Cyanophaia bicolor)
– Le colibri madère (Eulampis jugularis)

Silhouette pour un casting

nature colibriCet « oiseau des îles » (qui n’en est pas un !) a visité nos terrasses pendant ce confinement… la présence humaine ne l’effraie pas, trop occupé à se sustenter.

Ses allées et venues (à « donf » et ras la casquette !) m’ont donné envie d’en savoir plus sur ce locataire « endimanché ».

 

Ainsi ses plumes multicolores, sa taille minuscule (8 cm environ) et son poids de mannequin (3 grammes) en font un modèle rêvé de défilé ! Toute proportion gardée, bien sûr ! Et son coté miniature n’est pas sans rappeler l’effet de mode « kawaii », très populaire au Japon et ailleurs.

Le vol de toutes les prouesses

Attention - colibri

Son vol en a fait un expert de l’aérodynamique. Ainsi la densité de ses plumes est la plus élevée du monde animal, d’où des travaux scientifiques pour des copies robotisées.

Et au compteur, des chiffres affolants !

D’une moyenne de 56 km/h, son vol atteint les 100 km/h pour une course urgente ; que ce soit pour un « surplace » ou « un looping », il sera capable de battre 200 fois ses ailes à la seconde. Un exploit !

C’est aussi le seul oiseau à pouvoir reculer !

L’explication est peut-être son cerveau : le plus grand de toutes les espèces d’oiseaux si on le compare au poids de son corps… et hop, encore un record !

Appétit d’ogre…

pose colibriCes derniers temps, on l’a vu siroter, lui aussi en « apéro balcon… » !

Un grand buveur de nectars, le colibri peut visiter jusqu’à 1000 fleurs par jour ! Un incessant ballet avec 13 coups de langue à la seconde pour aspirer le précieux liquide.

 

C’est son vol stationnaire qui permet ce repas riche en énergie avec un battements d’ailes qui descend à 50 coups par seconde pour l’occasion. Sans oublier un petit insecte par ci par là, digéré en 10 minutes seulement. A moins que notre compère “zandoli” l’ait précédé !

zanoli

zandoli

Et sommeil de plomb !

Bec courbe - colibriPour baisser sa consommation d’énergie, notre oiseau-mouche (surnom dû à son poids) rentre dans un état d’hibernation quotidien, où sa température chute de 40 à 18 degrés !

Du jamais vu… tant est si bien que le colibri, dans cet état de torpeur, peut même s’endormir à l’envers !

Colibri : bec ou langue ?Vol de colibri

Et vous savez quoi ? ce prince des couleurs ne choisit pas ses fleurs au hasard : des « Centropogon » et des « Heliconia »…  Ces dernières sillonnant nos jardins, on a donc de la chance d’avoir cet espace de jeu !

Heliconia

 

 

 

Et leur bec, via la sélection naturelle (ça vous rappelle quelque chose ?) s’est transformé selon les fleurs du territoire ; ainsi des « courts, longs comme une épée, droits ou encore courbes » selon les régions !

Ce bec assorti d’une longue langue (eh oui !) permet l’absorption de la substance sucrée. A propos de cette langue extensible, elle permet d’aspirer et de laper : pour un oiseau unique en son genre.

De là… peut-être la prochaine expression, « je donne ma langue au colibri ! ».

Légende amérindienne

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : “Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu !

Et le colibri lui répondit : “Je le sais, mais je fais ma part.”