Cascade du Roy, luxuriance et bain fraîcheur !
Cascade du Roy, tous les chemins mènent à Rome ?
La cascade du Roy, arrière-pays de Saint-Pierre, est un do it quand on séjourne à la Martinique.
Regagner cette chute d’eau se réalise par différents accès dont les parcours diffèrent également par l’effort à fournir.
Depuis le bourg, les Gran Moun remontaient autrefois la rivière de la commune. Mais les différents glissements de terrain en ont barré l’accès (le croisement des rivières Roxelane et Morestin étant impraticable) ; aujourd’hui, dans cette même idée, on peut partir de la distillerie Depaz mais le passage nécessite une autorisation (difficile à obtenir en raison de leur activité agricole).
Un autre accès, depuis le domaine de la Vallée au Morne-Rouge, offre une marche plus longue et assez sportive, parait-il. 4 heures seraient alors nécessaire.
Avec Alex Bullet, on a la chance de traverser un sentier privé où le passage se fait à travers champs dans un 1er temps.
Les enclos sont d’ailleurs à bien refermer sur nos pas, garantissant la sécurité du bétail.
La vue sur les Pitons du carbet est époustouflante et nous miniaturise comme un jeu d’enfant.
Le chemin nous offre une végétation luxuriante dans une zone encaissée, ce qui accentue la sensation vertigineuse des parois escarpées.
L’effort est au rendez-vous mais reste dans « les cordes » de celui qui a l’habitude de randonner.
Aire de jeu entre les branches
Pendant notre marche, Alex est intarissable sur la flore qui nous entoure. Habitué à sillonner le parc naturel de la Martinique, il nous partage ses jeux d’enfant qu’il a exercé dans ses sous-bois.
Le bwa-let (appelé « bois lait » à cause d’une sève laiteuse et abondante) était repéré pour construire le meilleur lance-pierre ; en effet la fourche de cet arbuste fournissait les bwa kok en forme de V pour les frondes. Ainsi le matériel du meilleur tireur était activement recherché !
Les graines magot (entendez magotte !) étaient choisies – avec le sérieux de l’enfance – comme billes pour gagner l’adversaire.
Appelées aussi Mélonjenn djab (ou aubergine sauvage) elles servaient de projectiles pour les chaspos (frondes, baptisées arbalettes par les culottes courtes !).
Mais d’autres plantes constellent notre chemin : le sol fouillé nous révèle des ignames bwa pendant que la magnifique aristoloche sert de couvre-chef imaginaire, avant de diffuser son odeur nauséabonde.
Belle empoisonneuse, cette liane grimpante est un piège imparable pour tout ce qui vole et bourdonne.
La beauté n’a pas que des avantages !
Cascade du Roy, la magie du lieu
Le dégradé de la palette « des verts » se voit quelque peu troublé par quelques tons blancs (comme ces oseille-bois), mais nul doute une dominance verdoyante exubérante encadre le sente de la randonnée !
Quelques passages en cordée, quelques racines à enjamber, quelques pierres à escalader …
Et hop ! les pieds dans l’eau pour regagner la cascade du Roy ayant dessiné son sceau dans la roche.
Impressionnant, cette force qui s’en dégage. D’ailleurs d’énormes troncs jonchent et entravent le lit de la rivière…
Beauté de la nature, elle nous accorde du haut de ses 20 mètres, un bain de fraîcheur récompensant un effort bien dosé.
En effet, une heure et demi immergé dans une forêt tropicale où la magie de la nature bat son plein… même en plein Carême !
Fiche pratique Cascade du Roy à Saint-Pierre
Niveau 2 (option 2 passages avec cordes)
Équipement : chaussures de randonnée
Durée et distance : Compter 1H30 à 2 heures ; 4 km l’aller-retour (pour cette rando sur terrain privé)
Conseils : enfants de plus de 10 ans ayant l’habitude de marcher ; Balade à déconseiller par temps de pluie.
Accompagnateur : Alex Bullet 0696 91 39 93