Arlette PUJAR, une femme aux couleurs prismatiques
Rencontre avec Arlette Pujar
Arlette Pujar est à l’origine de la création avec Jala et Sabine Andrivon-Milton de l’ association « Les Auteurs de Martinique (LAM) ».
Cette association, dont elle est la secrétaire, fédère des hommes et des femmes qui militent pour partager leurs œuvres en Martinique et ailleurs. C’est dans ce cadre que j’ai pu faire sa connaissance, étant membre de l’association LAM depuis peu…
Rapidement nous avons échangé sur les sujets communs à nos chemins, l’écriture et la transmission.
La richesse d’une polyvalence
Les « cordes à son arc » vont bien au-delà de la romance, puisque l’art inonde ses multiples facettes.
Ainsi nous la croiserons, comme mannequin, dans les défilés de la styliste Marlène Millon Desvignes ou encore sur les planches pour interpréter « Une tempête » d’Aimé Césaire, avec le célèbre réalisateur William Mesguich.
Trois mois de répétition et 16 représentations à guichet fermé !
La transmission, son cheval de bataille
Docteure en droit public, elle dirige un centre de formation depuis 2010. Administratrice territoriale, Arlette est passionnée par l’humain et par la transmission. Par ailleurs, elle décide de se former au coaching pour mieux accompagner les personnes en difficulté.
Enseignante à l’Université des Antilles, elle met ses compétences au service de la jeunesse de son territoire.
Quels sont les points forts du territoire martiniquais ?
A cette question Arlette n’hésite pas : « La Martinique regorge de talents divers et variés. Cependant on médiatise les faits de violence sans valoriser les actions positives ».
« A mon avis, les points forts sont à identifier dans le domaine du digital, de l’entreprenariat féminin, dans l’économie sociale et solidaire. La jeunesse est très active et les Viré sont de plus en plus nombreux, apportant de la fraicheur, du dynamisme et de l’excellence. Le milieu associatif est un point fort ».
Comment valoriser la Martinique à travers le monde ?
« Plusieurs options sont possibles : développer le tourisme vert, se tourner vers les milieux aquatiques, développer les soins destinés aux personnes asthmatiques (balnéothérapie), rechercher les niches (réparateur de piano, accordeur de piano, rénovation de tableaux, encadreur de tableaux) pour permettre aux artistes de passage de trouver ces services.
Introduire dans les programmes scolaires des modules de formation dans les grandes écoles de connaissance de la Martinique.
Développer les relations avec la Caraïbe en toute humilité.
Sortir du triangle, sea, sex and sun. Montrer au monde entier que nous avons un art culinaire et de grands chefs ; nous avons le meilleur rhum du monde, le meilleur cacao du monde et des écrivains de talent alors que nous n’avons qu’une superficie de 1 100 km² ! »
Quelle est la place de la littérature dans votre vie ?
« J’ai toujours lu depuis ma plus tendre enfance. Mes parents m’ont inculqué le plaisir de lire. J’ai très vite compris que le livre avait un pouvoir sur la vie !
Je dévorais littéralement les bouquins à ma portée et je me rendais régulièrement à la bibliothèque de mon quartier ou au CDI du collège.
Mon souhait est de permettre à ceux et celles qui disent « ne pas aimer lire » de faire changer leur point de vue en leur faisant découvrir comment la lecture peut leur ouvrir l’esprit, leur apporter de la joie et du bonheur ».
Les ouvrages d’Arlette PUJAR
Ses 3 premiers romans abordent la question de la transmission, de « notre histoire, de nos espoirs, de nos valeurs incluses dans nos contes ».
Son intention est alors de partager avec le plus grand nombre la vie de martiniquais à travers les ombres et les lumières sans focaliser sur les plus connus en mettant le focus sur les illustres inconnus, les ti-maléré !
« Ce sont eux aussi qui font la Martinique ».
Pour aller plus loin …
- Vini vann, la boutique de Manzel Yvonne publié chez Kéditions en 2015 ; en projet d’enregistrement pour les malvoyants, Éditions “Une voix, une histoire”
- Suzanne, une trajectoire de vie, an didan, an dewo chez Sydney Laurent en 2019.
Ce 2ème roman, sélectionné pour le prix Fetkann Maryse CONDE 2019, montre comment une personne âgée peut être isolée et en même temps vivre avec tout le monde au sein d’une institution.
Il représente un double hommage à une orpheline martiniquaise née en 1927 et décédée en 2018, qui a construit sa trajectoire de vie et surmonté les épreuves de la vie avec le sourire. C’est une page d’histoire qui gagnerait à être valorisée surtout en ces temps de crise sociale.
- Lycée Scholecher, les mémoires fraternelles chez Kéditions en 2024.
Ce roman-récit retrace l’évolution du premier lycée public de garçons qui a permis leur ascension sociale de St-Pierre (1er établissement) jusqu’à Fort-de-France au fil des décennies. Le pari de l’auteur est de montrer, par des témoignages, l’âme de ce lycée mythique.
Comme disait Aimé Césaire : « Les parents considéraient que leurs enfants en entrant dans ce lycée, entraient aussi dans la Civilisation ! ».
Essais collectifs : Contribution d’Arlette PUJAR
- « Les trente ans de la loi Littoral » sous la direction du Professeur Pissaloux et du Professeur RAINEAU publié chez L’Harmattan.
- La Martinique face aux défis du XXIe siècle – Une île en devenir – États des lieux et perspectives. Février 2022.
- Collectivités territoriales d’outre-mer : les clés du développement – octobre 2023
- Artisanes de la transformation, au cœur de nos organisations, de nos territoires et ailleurs publié aux Éditions du devenir, novembre 2024.
Autres distinctions
- Chevalier de l’Ordre National du Mérite (promotion 2018) et membre de l’Association Nationale des Médaillés de l’Ordre National du Mérite.
- Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres (promotion janvier 2020)