Rimèd Razyé ou le secret des plantes médicinales !
Rimed razyé ou pharmacopée traditionnelle
Pas très loin des arbres fruitiers, du jardin créole ou encore sous la main, les « rimèd razyé » sont d’utilisation fréquente aux Antilles.
Nul rhume ou état grippal n’y échappera… mais c’est là assurément le chemin de la guérison ! Car à toutes herbes, des vertus !
Monique Céphise, passionnée de botanique, me conte alors les principales caractéristiques de ces plantes qui n’ont plus de secrets pour elle. Quelques-unes de ses multiples connaissances seront écrites…
« A tous maux » (Alpinia zerumbet)
Son nom, à lui seul, explique déjà son large champ d’action. Originaire du sud-est asiatique, l’atoumo est une plante majeure de la pharmacopée créole. En cas de fièvre, de courbatures et même pour des problèmes digestifs, elle sera la bienvenue… Mais on vous l’a dit, elle porte bien son nom !
« Basilic » (Ocimum basilique) ou herbe royale
Cette plante, florissante sous les climats tropicaux, est moins connue pour ses atouts « anti-stress » que pour ses actions aromatiques et condimentaires.
Au 4ème millénaire, plante sacrée, elle est offerte aux divinités ! Puis ces propriétés anti-bactériennes, découvertes par les Egyptiens, en font un matériau de momification.
Après les rites mortuaires, elle atterrira sur nos tables par son gout relevé « citronné » et sa richesse en vitamines A et C.
« Soulié Zombi » (Scutellaria purpurascens)
Cette petite plante violette frêle, au ras du sol, se distingue par ces graines en forme de sabots avant maturité. D’où son nom… car les Anciens, souvent superstitieux, n’hésitaient pas à donner un nom aux fleurs selon leur imagination débordante.
Les vertus des feuilles sont nombreuses améliorant les problèmes de prostate, la nervosité mais dernièrement semblaient soulager les douleurs articulaires du Chikungunya… une des dernières arboviroses « invitées » sur l’île !
« Bois d’Inde » (Pimenta racemos)
Le « giroflé » est le plus commun des bois d’Inde en Martinique (70%) et se trouve au tout début de la visite du jardin. L’odeur de girofle s’en dégage fortement, alors que le bois d’Inde « anis » ou « citronnelle » a des arômes bien différents ! 15 feuilles macérées dans 1 litre de rhum… et « toc » sur les rhumatismes ou piqures de moustiques !
Monique me rappelle en souriant que la solution est utile « en friction et non en boisson… inutile d’insister ! ».
D’ailleurs une lotion d’huile essentielle à base de bois d’Inde (« bay rum ») est bien connue des sportifs pour les massages.
Verveine, armoise et herbe charpentier
Alors que la verveine, plante herbacée (Verbena officinales) monte à 70 cm de haut (ou plus), ses feuilles ovales et dentées se hissent pour la caresse de la main. Connue depuis l’Antiquité, mais aussi des Celtes, on lui attribuait des vertus magiques d’où son surnom d’« herbe aux sorciers ».
Philtre d’amour, porte-bonheur… cela complétait la panoplie médicinale connue de la plante pour l’anxiété, l’effet relaxant ou l’état grippal.
L’anecdote suivante montre bien la croyance encore « vivante » de nos jours : « Un éleveur de coq, demande régulièrement à son fils, de lui rapporter des feuilles de verveine… Avant chaque combat au Pitt, le propriétaire se frotte les mains pour attirer la chance et gagner ! ».
Bon… Je vais essayer avant de jouer au loto… mais chut ! « Rimèd razyé » oblige !
Alors que l’armoise est connue pour son pouvoir diurétique (contre les oedèmes), l’herbe charpentier (justicia pectoralis) ou “Zèb chawpantyié” sert aux ébénistes pour faciliter la cicatrisation.
Utile comme cataplasme ! Sans oublier le mal de l’estomac…